Alors que ce nouvel article du code de la route a du mal à passer pour les adeptes de vitres sombres, notamment les amateurs de tunning, l’EDSR (escadron départemental de sécurité routière) a décidé de commencer par de la prévention avant de passer à la répression.
A Saint-Paul, Saint-Louis et Sainte-Suzanne, une quinzaine de gendarmes étaient ainsi déployés ce matin pour cette mission. « Nous leur remettons un papier d’information et les invitons à se mettre aux normes », indique le Major Robert Lucas.
« Voir et être vu »
Le militaire rappelle que cette mesure n’est pas seulement destinée à repérer l’usage du téléphone au volant ou de vérifier le port de la ceinture. « C’est aussi une question de sécurité pour les forces de l’ordre, qui doivent pouvoir voir le conducteur et ses mains. Car si tous les conducteurs ne sont pas des délinquants, tous les délinquants prennent la route. On doit pouvoir voir à qui on a affaire », explique-t-il.
Le major Robert Lucas indique en outre qu’il s’agit en réalité d’une question de sécurité pour les usagers de route de manière générale. « Tout conducteur doit pouvoir voir et être vu. Les cyclomoteurs ou les piétons recherchent par exemple le regard d’un automobiliste, pour vérifier s’ils ont été vus. Le contact visuel est important ». Enfin, c’est aussi pour assurer une visibilité correcte la nuit.
S’ils ne sont pas encore équipés d’appareils permettant de mesurer le niveau de teinte des vitres, les forces de l’ordre se baseront pour le moment au « jugé ». « Si les vitres sont très sombres, il est évident que le conducteur est en infraction ».
Pour se protéger en cas de contrôle, certains conducteurs demandent aux professionnels un certificat de conformité. Mais les gendarmes mettent en garde ces derniers sur le sérieux de ce document. « Attention, les professionnels sont responsables devant le tribunal correctionnel d’un possible faux en écriture », prévient en effet le major Robert Lucas.
Sur la matinée, 129 infractions relatives à la surteinte ont été relevées par les trois équipes de gendarmes mobiles. Si aujourd’hui, il s’agissait d’un simple avertissement, l’EDSR rappelle aux concernés de se mettre très rapidement en conformité pour ne pas être verbalisés au prochain contrôle.