Fort heureusement, la cousine choquée par son comportement le fait lâcher prise. Il projette quand même sa compagne sur un véhicule garé à proximité. La pauvre femme est victime d’insultes et de menaces de mort, en témoigne les missives qu’ils échangent. « Je vais t‘éliminer. Tu as 5 minutes pour rentrer chez toi. T’es partie faire ta p…, tu vas regretter. Tu ne m’a pas informé grosse p… « , avait reçu la victime avant de subir les foudres de son compagnon. À la barre, il reconnait et explique qu’il est jaloux, très jaloux. Elle avait un problème de voiture et avait demandé à la cousine de celui-ci de l’aider, il n’a pas supporté : « J’ai mal pris car elle ne m’a pas demandé alors que je travaille dans l’automobile, j’aurais pu faire quelque chose« .
« Pas de chance, cette fois, il y avait un témoin »
« On peut la comprendre compte tenu des textos qu’elle a reçu juste avant« , blâme la présidente. L’entourage de la victime reconnait qu’elle ne vit pas dans un climat serein. En réponse aux violences, il évoque une bipolarité qu’il ne soigne pas ou plus depuis 15 ans. Selon lui, se soigner, c’est reconnaitre être malade. Il explique au tribunal avoir repris un traitement depuis une semaine. S’il reconnait les faits de violences du 2 juin dernier et avoir dégradé la voiture de la victime en 2021, il réfute des violences habituelles. La pauvre femme a tellement peur de lui qu’elle s’est réfugiée chez son ex conjoint. « Il faut que cela s’arrête, elle est apeurée. La bipolarité a bon dos. Il reconnait à minima devant vous mais si, c’est souvent la guerre. Pas de chance, cette fois, il y avait un témoin, et c’est pour cela qu’il est devant vous. Elle ne veut plus qu’il l’approche, elle est effrayée, elle ne sort plus« , plaide la partie civile.
« Il cherche des excuses et minimise, mais les messages sont graves et inquiétant« , rebondit le parquet. « Il la considère comme un jouet, un pantin, il est extrêmement jaloux. Menaces, violences et dégradations, c’est très inquiétant, voila pourquoi il est en comparution immédiate », ajoute le parquet qui requiert une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire.
« C’est désolant d’être devant ce tribunal pour un primo-délinquant. Il est calme à la barre et il était très énervé en audition, c’est justement la définition de la bipolarité. Quand il est dans cet état, il n’est plus dans la réalité, il ne sait plus ce qu’il fait. Il a pris conscience des faits en reprenant son traitement, il a coopéré et reconnu les faits. Il faut qu’il se soigne« , plaide la défense.
Le tribunal déclare le prévenu coupable et le condamne à la peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans. Il a des obligations de soins et de travail ainsi qu’une interdiction de contact et de se présenter au domicile de la victime.