
"C’est une femme en or", répète inlassablement le conjoint violent et récidiviste à la barre du tribunal correctionnel. "C’est la femme de ma vie, j’ai besoin d’elle", rajoute-t-il à plusieurs reprises, avouant toutefois : "Je suis son bourreau"
Le 6 juillet dernier dans le quartier de Château Morange, le trentenaire s’est acharné devant trois enfants âgés de 9, 10 et 11 ans.
Le témoignage du plus jeune est glaçant. Les violences se sont déroulées en différents épisodes : "Il a soulevé maman de terre et la jetée contre le mur (...), il lui a donné six ou sept baffes, il lui a mis un couteau entre les deux seins, (...), je me suis enfui et il m’a poursuivi pour me taper. Maman s’est endormie et il l’a réveillée en la tirant par les cheveux. Ça a continué jusqu’à ce que les policiers viennent", raconte le marmaille.
Ces derniers avaient trouvé le mis en cause dans l’escalier, énervé, sous l’emprise de stupéfiants et de médicaments, et alcoolisé.
"Celle que j’aime le plus au monde"
Irwim Buval n’en est pas à ses débuts. 14 mentions composent son casier judiciaire. Dont certaines pour des violences sur la même victime en 2015 et 2020. Il est sorti de prison pour ces faits en juin dernier.
Devant les magistrats, l’employé de restauration rapide vêtu de noir n’arrête pas de parler de lui. De ses traumatismes, de sa dépression, de ses ressentis. Une trahison de madame alors qu’il était récemment incarcéré aurait provoqué sa colère. Dix jours d’ITT ont été prescrits à cette dernière.
Couverte d’ecchymoses
"C’est docteur Jekyll et Mister Hyde cet homme", résume l’avocat de la victime, Me Alex Vardin.
Le prévenu craque au moment des réquisitions du procureur qui rappelle les faits. Il hurle, pleure et menace d’en finir. "Ces enfants ont cru que leur mère allait mourir ce jour-là, martèle le parquet. Elle a pris une véritable correction". En répression, la peine de trois ans de prison est proposée ainsi que la révocation de six mois de sursis et une interdiction de contact avec la victime.
En défense, Me Chantal Laguerre insiste sur le besoin de soin médicamenteux et d'un suivi psychologique.
Après en avoir délibéré, le tribunal a envoyé Irwin Buval à Domenjod. Il a écopé de 4 ans de prison dont un an de sursis probatoire et a interdiction de paraître au domicile de la victime et d’entrer en contact avec elle. Il a également vu révoquer un précédent sursis de six mois.