
Un homme comparaissait ce lundi après-midi devant le tribunal de Champ Fleuri pour des violences sur sa compagne.
Les faits remontent à la nuit du 11 décembre 2022, lors d’une grillade en famille organisée chez le prévenu, à Sainte-Marie. Malgré une interdiction de contact liée à de précédentes violences, le couple se revoyait depuis la découverte de la grossesse de la victime. Alors que cette dernière était déjà mère de cinq enfants nés de précédentes unions et le prévenu père d’une petite fille, le bébé aurait été le premier du couple.
Tous deux ont un problème avec l'alcool, et ce jour là, la soirée dérape. La victime, n’appréciant pas que son compagnon abuse de la boisson, le lui reproche. Il s’énerve. La mère de famille prend peur et s’enferme alors à clef dans la chambre à coucher avec ses enfants.
Le drame commence : sous les yeux des enfants en bas âge, l’homme attrape la femme par le bras, lui causant des hématomes, brandit un couteau sous sa gorge lui causant de légers saignements, et hurle : "Je vais te tuer, je vais te tuer !" Morts de trouille, les enfants prennent la fuite, se réfugient devant l'église et appellent les forces de l’ordre.
“L'amour n’est pas une garantie contre la récidive”
A la barre, le prévenu minimise : “J’avais besoin de récupérer un truc. C’est pour ça que j’ai ouvert la porte avec un couteau". “Je me suis rendu compte que je faisais une bêtise et j’ai arrêté", ajoute celui qui, outre les violences conjugales, avait déjà été condamné pour des violences sur des gilets jaunes.
De son côté, la victime ne voulait pas déposer plainte. "On compte se marier en janvier", explique d’ailleurs le couple au tribunal. “On ira voir des spécialistes pour l’alcool, avant je buvais 4 bouteilles en 1 week-end, ça a bien diminué depuis”, affirme le prévenu.
"Vous allez prendre qui comme témoins ? Les gendarmes et les juges ?", lance l’un des magistrat. "Quand on se marie, c’est pour le meilleur et pour le pire, là Madame, vous n'avez pas l'impression de choisir le pire ?", ajoute-il. "Vous pensez aux enfants ?”, enchaîne le président, évoquant les traumatismes et les conséquences pour les enfants.
“Vous savez que si vous vous mariez, la garde de vos enfants vous sera retirée ?", avertit de son côté le procureur ajoutant que “l'amour n’est pas une garantie contre la récidive”. Il requiert trois ans de prison, la révocation d'un sursis précédent de 6 mois assortis d'un mandat de dépôt.
"Qu'importe le sort des enfants, ils se remettront ensemble, c'est comme ça, c'est un couple toxique. Ce qui est injuste, c'est qu'il est toujours de ce côté de la barre alors que madame fait preuve d'un comportement déviant", plaide de son côté la défense.
Le tribunal décide de condamner le prévenu à 18 mois d’emprisonnement ferme, la révocation du précédent sursis de six mois, et de décerner un mandat dépôt.