Entre Marie, la soixantaine, et ses belles-filles, rien ne va plus. La situation entre elles s’est envenimée à partir du moment où le mari, Antoine, a fait un AVC il y a trois ans. Le patriarche souffre également aujourd’hui Alzheimer. En jeu, le patrimoine du rentier: l’homme perçoit une centaine de loyer soit 44 000 euros pas mois. Les belles-filles de Marie l’accusent de « rester uniquement par intérêt financier ». Face à la vulnérabilité de leur père, l’une d’entre elles est devenue sa tutrice légale.
Ce mardi, le tribunal correctionnel de St-Pierre était saisi de faits de violence survenus le 16 avril 2018. Marie et Antoine se sont disputés, l’homme est sorti de la maison. Elle est restée à la maison inquiète, dit-elle, à boire des bières. Une des filles a retrouvé leur père dans la rue, errant hagard, blessé à la main. Le conflit est important et profond entre belle-mère et belles-filles. Ce jour-là, Marie a également giflé Sabine, fille d’Antoine.
Un « contexte de maltraitance » décrit du côté des parties civiles qui précisent qu’Antoine octroie 3 000 euros d’argent de poche à sa femme par mois, « dénigrement constant de la personne qui s’occupe 24/24 de quelqu’un atteint d’Alzheimer » côté défense. « Si sa fille, qui est sa tutrice, n’est pas satisfaite, rien ne l’empêche d’engager une procédure de divorce, mais monsieur ne veut pas », a pointé encore l’avocate de la prévenue.
Finalement, Marie a été condamnée à 4 ans de prison avec sursis, à une contravention de 300 euros et à payer 500 euros aux victimes. « Mais comment je vais faire pour payer », s’est exclamée la sexagénaire à l’annonce du verdict. « Avec 3 000 euros par mois vous trouverez bien », lui a rétorqué la présidente du tribunal.