Richelin R. a été condamné à 8 ans de réclusion criminelle [pour viol par la cour criminelle]urlblank:https://www.zinfos974.com/Cour-criminelle-Un-viol-juge-comme-aux-Assises-mais-sans-jury_a145495.html ce mardi. Un procès qui s’est déroulé comme s’il s’agissait de la cour d’Assises avec l’interrogation de témoins, gendarmes et experts par la partie civile, l’avocat général et la défense. Seule différence : cinq magistrats et pas de jury.
Les réquisitions de l’avocate générale, Emmanuelle Barre, qui a demandé 12 ans de réclusion, étaient dignes aussi de la juridiction des assises. Elle a évoqué sa dangerosité et rappelle les paroles de l’accusé : « Je sais comment elles sont, parfois elles disent oui, parfois elles disent non ». « Il s’impose avec son « look de caniar » et dit n’avoir pas peur des forces de l’ordre », poursuit-elle. Du côté de la victime, qui s’en sort « avec deux côtes flottantes cassées » d’une « agression violente », la représentante du ministère public ajoute : « Ça aurait pu être plus grave si elle ne l’avait pas stoppé avec le pied ».
Pour sa défense, Me Henri Moselle, rappelle que cela fait deux ans que son client est en prison alors qu’il y a une incertitude au niveau de la pénétration. « Comment en être sûr ? », puis « pourquoi son passage aux urgences sans pénétration pénienne où elle peut craindre des maladies? », avant de demander les vraies raisons pour lesquelles les colocataires réagissent comme ça. Il a donc demandé la requalification en agression sexuelle.
« Pas si méchant que ça », déclare-t-il après avoir énuméré ses services : « Il nettoyait la cour, nourrissait les animaux, passait le balai, ils étaient bien contents de ses services ».
Et à cela, l’accusé ajoute sa dernière déclaration : « En tant qu’adulte responsable, je n’aurais pas dû les fréquenter ».
L’objectif semble donc bien de désengorger le tribunal correctionnel et la cour d’assises pour des crimes dont les peines encourues sont entre 10 et 20 ans, tout en respectant une procédure rigoureuse. Si Richelin R. a été condamné à 8 ans de réclusion par la cour criminelle, la peine aurait été moins sévère si l’affaire avait été correctionnalisée (un crime jugé comme un délit devant le tribunal correctionnel) et s’il avait donc été jugé non pas pour viol mais agression sexuelle; la peine maximale encourue étant de 5 ans. Me Marie Briot, avocate de la victime explique: « Le parquet avait demandé si l’affaire pouvait être correctionnalisée pour désengorger les assises et le juge d’instruction, ainsi que nous même, n’étions pas d’accord ». Elle ajoute: « C’était important pour la victime que ce soit reconnu comme un crime ».