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Viol incestueux : La détention provisoire du père, une « injustice » selon l’avocat

Un père de famille demande à être placé sous contrôle judiciaire après près d'un an et demi en détention provisoire. Soupçonné de viol sur sa fille mineure, il nie les faits. Son avocat, le bâtonnier Georges-André Hoarau, fait le parallèle avec une autre affaire récente, dénonçant une "injustice".

Ecrit par zinfos974 – le mardi 21 juillet 2020 à 14H50

« Injustice », « traitement de faveur », « colonialisme »… Ce sont des mots forts qui ont été employés par le bâtonnier Georges-André Hoarau devant la chambre d’instruction à la cour d’appel de Saint-Denis ce mardi. Son client, P.B, 56 ans, est en détention provisoire depuis mars 2019, soupçonné d’agression sexuelle et de viol sur sa fille mineure. Sa dernière demande de mise en liberté datant de juin a été rejetée ; il a donc fait appel. Mais la justice a confirmé leur décision: il est maintenu en détention en attendant son procès. 
 
Accusé par sa fille en février 2019 d’actes commis depuis ses 11 ans à ses 14 ans, P.B ne cesse de nier les faits. Un conflit avec sa belle-famille en raison de sa conversion à la Mission salut et guérison en serait l’origine. La mère de la victime l’aurait poussé à mentir. 
 
La jeune adolescente relate néanmoins avec détail les actes et avant d’alerter sa mère, en parle avec beaucoup d’émotion, en août 2018 à deux camarades de classe. Selon l’expert psychiatrique, la victime n’aurait pas tendance à fabuler et serait en état de choc, expliquant le manque de « signes d’abus ». 
 
Mais l’objet des débats devant la chambre d’instruction n’était pas la culpabilité du détenu. La question attendant une réponse était celle du contrôle judiciaire au lieu de la détention provisoire. Pour son avocat, le bâtonnier Georges-André Hoarau, l’injustice est là. Il ne tarde pas à faire la comparaison avec l’affaire du collège Juliette Dodu, voisin de la cour d’appel. « Est-ce à cause de la proximité géographique ? Ou est-ce un traitement de faveur ? ». Il rappelle les faits concernant le proviseur du collège, accusé de viol sur la sœur de sa femme, dont il avait la garde – alors qu’elle n’a que 8 ans. Subissant du chantage financier de la part de son ex-compagne, il s’était rendu en mai dernier et avait été placé sous contrôle judiciaire. « Suffit-il de reconnaître les faits pour repartir libre ? Ou alors, c’est peut-être un relent de colonialisme. Ce monsieur est peut-être au-dessus de mon client ou c’est la victime, malgache, qui en-dessous de la fille de mon client ». Connu pour ne pas mâcher ses mots, il poursuit : « Le besoin de justice est le sentiment qui structure une société, mais là il y a un sentiment d’injustice profond, alors que toutes les conditions sont réunies pour qu’il puisse sortir ». 
 
Sortir, l’avocat général est contre. Pour lui, l’instruction suit son cours et le risque de pression sur la victime ainsi que le risque de réitération sont trop élevés. Les magistrats de la chambre d’instruction sont du même avis; P.B reste pour le moment en prison. 

 

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