Les sessions de surf placées sous la protection des vigies sont une réalité depuis hier.
Si la présence des apnéistes dans l’eau demeure le cœur du dispositif, c’est vite oublier que la coordination se prolonge aussi à terre, grâce à l’apport technologique.
Le schéma est assez simple. Dans l’eau, en forme de cercle autour des surfeurs du pôle espoir, 8 apnéistes ont pour mission d’occuper la colonne d’eau et d’agir en dissuasion d’éventuelles intrusions de squales.
Cette observation humaine est doublée par l’apport de la technologie embarquée sur et sous les zodiacs.
Accrochées à une perche tendue sous la coque de l’embarcation, 4 caméras filment le périmètre sous-marin.
La video est scrutée par deux opérateurs bateau. A 100 mètres de là, sur la terre ferme, ces mêmes images sont transmises par liaison UHF vers une cabine de visionnage. Sébastien en était l’opérateur hier aux Roches noires. Devant ses yeux, un moniteur à quatre plans des fonds marins, toujours en direct évidemment.
Un brevet complexe à déposer
« La détection des requins ne se fait pour l’heure que visuellement. Mais le déploiement pourrait à terme évoluer vers l’installation de 8 caméras fixées au fond de l’eau avant la session« , explique Sébastien, responsable des opérateurs technologiques. Le futur appareillage pourrait ainsi permettre de détecter le passage d’une masse dans le champ de balayage des caméras. Lesquelles transformeraient cette présence par un signal d’alerte. Hier, une fausse alerte a voulu éprouver la rapidité de chaîne d’information jusqu’aux pratiquants. En 40 secondes, les jeunes du pôle espoir étaient sur le banc de sable.
« Il faut savoir que le dispositif est la création au départ du CRESSM et de Guy Gazzo qui a réfléchi là-dessus« , rappelle le président de la Ligue de surf. « A partir de là, on l’a expérimenté avec 6 clubs pendant 1 an et demi puis mis à la disposition de PRR qui l’a aussi développé de son côté. Le dispositif vigies requins renforcé, c’est innovant. On souhaitait déposer un brevet sur notre dispositif mais c’est en fait très complexe à breveter. On sait par contre déjà que certaines villes australiennes et de la côte sud de la Californie sont très intéressées. Elles étaient simplement en attente de savoir comment on allait faire évoluer cette protection et savoir si l’Etat pouvait valider le dispositif. Aujourd’hui on en est là« , détaille Eric Sparton.
Après les Roches noires, des sessions sont envisagées dans un second temps aux Brisants, aux Aigrettes et à Boucan, les trois autres spots des zones privilégiées listées par arrêté.