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Société

Vidéo - #metooinceste974 : Libérer la parole pour briser le tabou


Depuis le lancement du #metooinceste sur les réseaux sociaux, la parole des victimes se libère. À La Réunion, où le fléau est particulièrement présent, le collectif Eliana a créé le #metooinceste974 pour briser le tabou et réveiller les consciences à l'échelle locale.

Par Marine Abat - Publié le Mardi 9 Février 2021 à 06:03

Les années passent, les fêlures restent. "Quand l’enfance est brisée, c’est toute notre vie qui l’est. On a beau avancer, arriver à un certain âge, on est toujours marqué". Les larmes coulent quand Marie-Isabelle évoque son passé douloureux. Victime d’inceste dans son enfance, la quadragénaire a courageusement pris la parole à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le collectif Eliana ce lundi, à Saint-Leu.
 
"Je n’ai pas eu d’aide ni dans ma famille, ni avec les autorités. Après toutes ces années, j'aurais pensé que les enfants auraient été mieux protégés, mais je me rends compte que non", constate-t-elle avec amertume, espérant que les choses bougent, enfin.
 
Système de protection défaillant

C’est tout l’enjeu du collectif Eliana, formé en octobre dernier pour défendre les droits et intérêts de l'enfant victime, dont le nom rend hommage à cette petite fille de 2 ans tuée à Saint-André, malgré une situation bien connue des différents services. "Eliana est le symbole d’un système de protection multi-défaillant à La Réunion", exprime Marc-Julien Grondin, porte-parole du mouvement qui regroupe 22 associations.

Après le #meetooinceste lancé sur les réseaux sociaux au niveau national en réaction à l'affaire Duhamel, le collectif Eliana a décidé de créer le #metooinceste974 le 29 janvier dernier. Objectif : libérer la parole dans une société où le poids de la famille empêche souvent les victimes de parler ou d'être entendues. Une page Facebook dédiée a également vu le jour. Depuis, les témoignages se multiplient. À l'heure où nous écrivons ces lignes, elle rassemble plus de 1200 abonnés. Une page Tik Tok compte également plus de 1500 abonnés.
 
Deux à trois enfants par classe victimes d'inceste


"Le but est de combattre ces violences et de mettre en lumière ce tabou qu’est l’inceste, de réveiller les consciences", détaille Jean-Marc Grondin, révolté par le "laxisme judiciaire". Infirmier urgentiste, il rappelle des chiffres édifiants : "Un mineur est violé en moyenne tous les deux jours, et le plus fréquemment par un proche de la famille. Deux à trois enfants par classe sont victimes d’inceste. Et pour le bassin Sud, deux à trois nouveaux signalement sont comptabilisés chaque semaine". Et de souligner : "L'alcool est un des facteurs entraînant les violences"

Une situation intenable sur laquelle le collectif entend sensibiliser la population et les pouvoirs publics. Apolitique, le mouvement se veut "force de proposition et de conseil" pour les pouvoirs publics et politiques, et réclame notamment une "vraie légitimité" pour la parole de l’enfant victime, "trop souvent discréditée par les institutions judiciaires"
 
"Il faut décloisonner"

"On a dû attendre 218 ans pour que le mot inceste soit inscrit dans le code pénal", fait remarquer Maitre Alex Vardin, regrettant qu’il ne s’agisse toutefois que d’une "petite avancée" sans réelle répercussion juridique. "L’inceste n’est pas qualifié de crime en tant que tel, c’est juste un adjectif", note-t-il. Pour la robe noire, il est urgent de redonner les moyens aux différents acteurs qui interviennent dans les affaires d’incestes, véritables "machine à gaz". "Il n’y a pas assez de magistrats, de médecins, de policiers formés pour intervenir sur ces situations délicates", estime-t-il.
 
C'est aussi un manque d'efficacité de la collaboration entre les différents services qui est pointé du doigt. "Il faut décloisonner", réagit Jessy Owens, présidente de l’association EPA (Ecoute-moi, protège-moi, aide-moi), à l’initiative de ce regroupement d’associations. "La protection de l'enfance doit être une priorité"

Des conséquences psychologiques lourdes

Outre l'enfance, dont les petites victimes sont privées, c'est toute une vie d'adulte qui risque ensuite d'être affectée, comme le confirme Carine Volvert, psychothérapeute. Mais une prise en charge adaptée permet de se relever de cette douloureuse expérience. "Il faut mettre en place une thérapie basée sur les psycho-trauma pour les désensibiliser", informe celle qui a créé l’association parallailes pour intervenir sur le sujet. Le collectif travaille d'ailleurs à l'instauration d'ateliers de résilience pour les enfants.

Alors que les marmailles n'ont pas vraiment conscience, entre 0 et 7 ans, de ce qui est bien ou mal, la psychologue estime en outre nécessaire d'effectuer de la prévention auprès des parents et au sein des écoles. "Les parents ne savent pas comment l'expliquer, mais c'est tout simple. Il faut pouvoir expliquer depuis tout petit qu'on n'a pas le droit de les toucher", indique-t-elle, rappelant l'importance pour les victimes d'être "crues et écoutées". 
 
Une table ronde réclamée

Marie-Isabelle, comme beaucoup d'autres victimes, a souffert de ce manque d’écoute. "On se sent seul. Soit on essaie de s'en sortir de son côté, soit on ne mène pas sa vie", dit-elle en riant, sans doute pour éviter de pleurer à nouveau. "Personne ne me croyait. Quand j'ai porté plainte, ma mère m'a demandé pourquoi je mettais la honte à la famille", se souvient-elle. Le calvaire a commencé à ses 12 ans. "J'ai eu un enfant issu d'un viol à 14 ans", raconte celle qui a tout fait pour sortir la tête de l'eau, notamment pour "donner l'exemple" à ses enfants. 

"Même si c’est difficile, même si on se sent vide, même on se sent sale, il faut trouver la force d’avancer", adresse-t-elle aux victimes. "À force de demander de l'aide, on trouve toujours une main tendue". Si aujourd'hui Marie-Isabelle a réussi à pardonner à son entourage, ce douloureux passé a laissé en elle des marques indélébiles. Elle nourrit désormais l'espoir que la prise de conscience et le travail du collectif évitent à d'autres enfants de se sentir aussi démunis. 

Déterminé à faire rapidement bouger les lignes pour mettre fin au calvaire de milliers de victimes, le collectif a décidé de se réunir tous les premier jeudis du mois pour travailler sur des affaires et prendre des décisions collégiales concernant des actions à mener. Il réclame au Département l'instauration d'une table ronde de la protection de l'enfance. 





1.Posté par Fidol Castre le 09/02/2021 06:27

Il y a quelques semaines, quand on parlait d'inceste et de pédocriminalité, on nous traitait de complotistes.

Deux à trois enfants par classe victimes d'inceste

Karl Zéro a donné le chiffre de 1 sur 5 il y a quelques semaines : un enfant sur cinq victime d'inceste en France.

Et le rôle des réseaux ? Idem...il y a quelques semaines, c'était du complotisme. Aujourd'hui, même Christine Kelly est bien obligée de le reconnaître....

2.Posté par Mounoir le 09/02/2021 07:14

J'aimerai savoir si l'Education Nationale du moins les profs recherchent les raisons ou déclarent un élève en échec ou en décrochage scolaire ? Et à qui ? Les traumatismes de l'enfant notamment dans ce cas précis sont-ils saisis par l'équipe éducative et le personnel soignant de l'établissement à une déclaration à la police et une prise en charge par les Centres Médicaux Psychologiques (CMP) !! C'est bien beau de dénigrer les élèves constamment (peut mieux faire.. etc..) sans chercher le pourquoi ! Aux urgences un médecin a l'obligation de faire un signalement ou une plainte en cas de viol, de maltraitance etc porté sur un enfant en passant outre l'autorité parentale ! Il s'agit de sauver l'enfant des violences intrafamiliales et autres !!

3.Posté par TeamR2 le 09/02/2021 05:20

C'est une très bonne chose, il s'agit d'un véritable fléau à la réunion et ailleurs

4.Posté par MôveLang le 09/02/2021 08:24

Eliana est le symbole d’un système de protection '' multi-défaillant à La Réunion",
Je crois que le '' à la Réunion '' est de trop, bardot voit la paille, mais pas la poutre.

5.Posté par Mougeon le 09/02/2021 09:51

Je connais des dizaines de personnes qui ont été victimes de pédophilie. Seulement dans mon quartier, sans compter ceux qui ne parlent pas !

Et vous savez que 70% des victimes oublient qu'ils ont subis des violences sexuelles.

Mais ils ont quand même des séquelles.

6.Posté par Romain le 09/02/2021 10:18

Est ce que les parents incestueux peuvent aussi éventuellement manifester contre le masque pour maltraitance ??

7.Posté par Mougeon le 09/02/2021 10:20

Ca s'appelle une amnésie traumatique, le cerveau se déconnecte pour préserver la victime. Qui subit un stress trop intense, pour protéger la santé, voir la vie même de la personne abusée.
Mais il y a quand même des conséquences sur sa santé mentale et donc sur sa vie.

Peut-être pas 70% mais 40 voir 50%
d'amnésie traumatique.

8.Posté par Mougeon le 09/02/2021 10:29

Et si on veut remonter notre passé, pour essayer de découvrir, se qui nous perturbe émotionnellement.
Sur notre santé ou autres troubles.
Il y a l hypnose, explorer notre subconscient jusqu'à où depuis l' enfance.
Par un hypnothérapeute...

9.Posté par Dans Les Tranchées le 09/02/2021 11:49

Qui est l’élu(e) qui aurait le courage de s’occuper vraiment de ce fléau? Ce serait suicidaire pour son mandat ou sa campagne... pas con ces élus (es) ... il vaut mieux faire l’autruche et s’acharner sur le Covid et ses variants, qui vont durer aussi longtemps que le chômage. Des sujets sans tabou ni omerta avec lesquels ils peuvent blablater à foison et endormir l’auditoire. 😑

10.Posté par Bleu outre mer le 09/02/2021 15:11

5.Posté par Mougeon le 09/02/2021 09:51

Vous avez raison, et je suis d'accord avec vous.
C'est un fléau, ou le silence des proches est très présent et complice de ces atrocités.
Nos zélus ne se sont pas trop bougé, a part Karine Lebon qui à jouée dans la pièces quelques chose, thème sur l’inceste....
L'inceste concerne toute les classes sociales, sans aucune exception......
Un lien
https://www.sos-inceste-violences-sexuelles.fr/asso-en-region/

1.Posté par Fidol Castre le 09/02/2021 06:27
Vu les messages que vous publiez sur ce site, et les non argumentations, ainsi souvent vous faites sous entendre autre chose qui à été écrite.

"Il y a quelques semaines, quand on parlait d'inceste et de pédocriminalité, on nous traitait de complotistes." expliquez vous.......
Qui et lesquels ? je me souvient de vous avoir posé la question en quoi la peine de mort était utile, vu que certains( j'ai bien dit certains) qui se sont fait violer, agissent de même. C'est une situation plus complexe que cela en à l'air ,et de donné juste la peine de mort en quoi cela va dissuader, les pays qui ont toujours la peine de mort cela n'a rien changé.......
Vous ne m'avez toujours pas répondu, les raisons?

11.Posté par Jean Luc Ménichons le 09/02/2021 16:05

Bah il faut juste
FIDOLEMENT CASTRE
les coupables

12.Posté par Fidol Castre le 09/02/2021 20:44

11.Posté par Jean Luc Ménichons le 09/02/2021 16:05

Bah il faut juste
FIDOLEMENT CASTRE
les coupables


Je préfère qu'on détache la tête des épaules.

13.Posté par Thierry Massicot le 09/02/2021 21:25

@12Fidel Castro

Un bon chrétien, un bon samaritain, que ce 🤡clown cubain.. Mais malheureux, regarde le Monde vivre, tous les ans, cette abomination qu'est la peine de mort perd du terrain.. Tu n'es qu'un vieux réac enfermé dans un Monde qui n'existe plus, ce qui explique tes interventions sur Zinfos974 toutes plus hors-sol les unes que les autres.

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