Revenir à la rubrique : Politique

Vidéo – Vers une révision prochaine du Schéma d’aménagement régional

Avant la dernière séance plénière de l'année prévue le mois prochain où devrait être abordées les orientations budgétaires de la collectivité, les conseillers régionaux étaient réunis ce lundi dans l'hémicycle de la Région pour débattre des contours du futur Schéma d'aménagement régional (SAR), qui devrait voir le jour à l'horizon 2025.

Ecrit par SI – le lundi 22 novembre 2021 à 18H47

Pour rappel, le premier Schéma d’aménagement régional, document indispensable pour l’aménagement du territoire, avait été adopté en 1995, et le second révisé en 2011 par l’ancienne majorité régionale. Le SAR de 2011 avait été fondé sur quatre objectifs : répondre aux besoins de la population croissante et protéger les espaces agricoles et naturels, renforcer la cohésion de la société réunionnaise dans un contexte de plus en plus urbain, renforcer le dynamisme économique et sécuriser le fonctionnement du territoire en anticipant les changements climatiques.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bilan de ce dernier ne restera pas dans les annales. Un avis partagé aussi bien par la majorité que l’opposition. On y apprend par exemple que la production de logements reste insuffisante dans l’île avec 6 600 logements construits par an contre 7 700 initialement. Concernant la production de logements locatifs sociaux, ils ne couvrent que 50% des besoins. Dans le domaine foncier agricole, il y a actuellement 38 000 hectares de surfaces agricoles utiles (SAU) alors que l’objectif initial était de 50 000 hectares. La biodiversité locale, malgré des efforts faits en matière de protection de la faune et de la flore, souffre particulièrement des espèces exotiques envahissantes, de plus en plus nombreuses chaque année.

En matière d’aménagement, des déséquilibres territoriaux persistent avec une congestion accrue du réseau routier. Ils concernent notamment les flux de déplacements (+60% de flux pendulaires en 10 ans) vers le Nord et l’Ouest avec très forte congestion du réseau routier. On note par ailleurs une polarisation des activités entre les zones d’emploi et les zones de vie et des aménagements qui restent insuffisants pour le développement de la mobilité active et alternative.

Les enjeux du futur SAR, qui concernera la période allant de 2028 à 2043, porteront sur trois grands axes. Tout d’abord le renfort de la cohésion sociale via la préservation des grands équilibres en favorisant un développement économique qui soit à la fois solidaire, vertueux, résilient, autosuffisant « et valorisant les ressources locales tout en étant connecté à notre bassin océanique et au monde », explique la majorité. Deuxième axe, l’intégration à ce SAR des principes de transition écologique et énergétique « dans toutes les dimensions » du schéma (aménagement spatial et économique, mobilité, habitat, logement) en tenant compte de la diversité et des spécificités du territoire, en visant le rééquilibrage entre les micro-régions. Enfin, dernier axe, la prise en considération sur l’ensemble du territoire de toute la richesse et des atouts de la biodiversité de l’île afin de préserver aussi bien la santé publique que la valorisation du cadre de vie.

Les travaux préparatoires de ce futur SAR vont débuter d’ici fin 2021/début 2022 et dureront entre 6 et 10 mois. Ils permettront de constituer la commission en charge de l’élaboration de ce Schéma, de consulter des assistances à maîtrise d’ouvrage mais aussi de définir les modalités de concertation préalable avec la participation souhaitée du grand public comme voulue par la majorité régionale. La mise en œuvre réelle de la révision du SAR interviendra quant à elle entre 2022 et 2023 pour une durée de 30 à 36 mois. L’approbation du futur texte est prévue de son côté en 2025 et devrait durer entre 8 mois et 1 an, le temps de l’enquête publique et de l’adoption de ce SAR révisé aussi bien par la Région que par le Conseil d’Etat.

« La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la fragilité de notre territoire avec une forte dépendance au trafic maritime et aérien. Il faut que notre modèle de développement global et équilibré soit fondu dans un seul projet de territoire régional », clame Christian Annette, rejoint dans son analyse par son collègue de la majorité régionale, Patrick Lebreton. Le premier vice-président en charge des affaires générales et des finances de la collectivité voit dans le SAR à venir « un nouveau moyen lutte contre l’étalement urbain ». « Le futur SAR devra sanctuariser les surfaces agricoles utiles. La plupart des zones d’activités sont concentrées dans les polarités principales particulièrement dans les bas. La ruralité ne doit plus être une variable d’ajustement en campagne électorale et laisser l’administration technocratique tout faire une fois ces élections passées ». 

 

 

« Le SAR actuel a été bien conçu par des techniciens mais il lui manque une dimension politique », relève pour sa part Wilfrid Bertile. Il appelle à une refonte totale de ce document « d’aménagement » pour en faire, dit-il, « la traduction dans l’espace du projet de société porté par la nouvelle majorité ».
 

 

 

Lors des débats autour de ce SAR, majorité et opposition se sont entendues sur la complexité de mettre en place un tel document, bien souvent élaboré avec des lois pas souvent en adéquation avec la topographie de l’île. Néanmoins, et comme l’affirme Jean-Jacques Morel (Objectif Réunion), « on ne pourra pas tout régler parce que les enjeux sont considérables ». Il s’en explique dans la vidéo ci-dessous :
 

 

 

« On en est à notre 3e SAR », rappelle pour sa part Michel Vergoz. « Mais pour guérir il faut d’abord faire le bon diagnostic. Le diagnostic il est catastrophique et je voudrais témoigner d’une seule question : comment expliquer que dans un état de droit on en soit arrivé à ces constats préoccupants après 2 SAR  (1995 et 2011) dans une société démocratique alors que les textes législatifs et réglementaires existent à foison, quelles sont les causes de cette situation de déviances ? », s’interroge-t-il :
 

 

 

Lors de cette plénière, une résolution d’urgence a été présentée par le groupe majoritaire relative à l’avenir d’Air Austral, qui demande à l’Etat de « mobiliser des moyens à la hauteur de la gravité et de l’urgence de la situation, à l’instar de ce qui s’est fait pour d’autres compagnies ». Le groupe majoritaire, qui rappelle par ailleurs « l’ampleur des efforts déjà accomplis par la Région à travers la SEMATRA », [à travers un prêt d’actionnaire de 25 millions d’euros]urlblank:https://www.zinfos974.com/Video-Pleniere-de-la-Region-Les-differentes-interventions-a-retenir_a166977.html en début d’année, s’oppose par ailleurs à une éventuelle fusion de la compagnie réunionnaise avec Corsair et demande à l’Etat de restructurer les dettes contractées par Air Austral.

Une autre motion, de l’opposition cette fois, a également été présentée sur l’avenir de quelque 400 CDD non-renouvelés en fin d’année. Le groupe Objectif Réunion demande notamment au nouvel exécutif régional la transparence sur ces non-renouvellements et de « préserver, sur des critères objectifs, le maximum d’emploi et de bannir toute considération politicienne ».
 

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Pas de remise gracieuse pour les 477.885 euros réclamés à l’ancien comptable public de la Région

L’affaire a semé le trouble chez les élus de la Région, ce jeudi matin. Alors que la majorité régionale avait choisi de s’abstenir, deux seules voix de l’opposition ont suffi pour faire échec à la demande de remise gracieuse de l’ancien payeur régional Ahmed Abdallah. Le frère de l’ancien DGS de la Région Mohamed Ahmed devra donc bien s’acquitter de la somme de 477.885 euros réclamée par la Cour des comptes.

« Tu ne tueras point »

Le Mouvement Réunionnais Pour La Paix s’exprime en prévision de la semaine de la conscience et de la paix.