Que s’est-il passé ce 21 juin à Saint-Paul au domicile de ces parents suspectés d’avoir infligé des blessures mortelles à leur enfant ? L’avocat de la maman a réussi à faire valoir sa vision d’une enquête à son goût trop hâtive et accusatrice vis-à-vis des parents.
« C’est tout d’abord une maman en deuil et qui est choquée », tente de désamorcer Me Jean-Christophe Molière comme pour tempérer la logique accusatrice qui pourrait s’abattre très facilement sur cette famille alors que des investigations sont toujours en cours.
La ligne de défense déployée par le jeune avocat du barreau de Saint-Denis a fonctionné. A l’issue de leur défèrement ce mercredi 24 juin devant le parquet, le père et la mère ont été placés sous contrôle judiciaire.
Il s’agit là d’une petite victoire pour la maman puisque le juge d’instruction avait demandé son placement en détention provisoire. Mais le juge des libertés et de la détention a choisi de la placer sous contrôle judiciaire dans la mesure où des investigations doivent encore être menées pour affirmer qu’il s’agit avec certitude du syndrome du bébé secoué. La même décision a été prise à l’encontre du mari qui n’était pas présent au moment des faits.
Ce 21 juin à Saint-Paul en effet, les secours reçoivent l’appel de la maman. Le père est absent du domicile familial. Il était, selon les déclarations des protagonistes, allé chercher un poulet fermier. A son retour à la maison vers 16H, l’ambulance est déjà là. La maman déclare aux secours qu’elle a essayé de tenter de sauver son enfant après des problèmes respiratoires. Cet enfant, une petite fille qui n’avait que 4 mois, est né prématuré.
L’obstacle médico-légal évident dans ce cas de figure a donné lieu à une autopsie pour faire la lumière sur les causes du décès. Une autopsie qui mettra en lumière la survenue d’une hémorragie au niveau des méninges. Une cause de décès qui pourrait amener les enquêteurs vers la piste du syndrome du bébé secoué.
Le conjoint est âgé de 24 ans et a à son actif un casier judiciaire. La maman âgée de 20 ans n’est pas connue de la justice. Ensemble, ils ont une autre petite fille de 3 ans qui a été placée par les services sociaux en attendant la fin de l’enquête.
Les parents ont été mis en examen pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, par ascendant sur mineur de moins de 15 ans. Ils ont interdiction d’entrer en contact. L’enquête se poursuit.