Il ajoute par ailleurs que le gouvernement « n’a pas la légitimité pour imposer » cette réforme des retraites, d’où sa volonté d’user de l’article 47-1 « car il n’a pas la garantie d’avoir la majorité dans l’hémicycle ».
« Macron doit reculer. Il faut absolument le faire craquer à travers ces mobilisations. Nous (NDLR : la Nupes) l’avons dit à l’Assemblée : la retraite à 64 ans, c’est non, 43 ans de cotisations pour un taux plein, c’est non », persiste l’insoumis.
Pour lui, le prétexte mis en avant par le gouvernement pour tenter de faire passer sa réforme, à savoir l’allongement de l’espérance de vie, « ne tient toujours pas ». « Il faut rappeler que l’espérance de vie en bonne santé s’établit à 64,1 années pour les femmes et 62,7 années pour les hommes. Cela veut dire que le gouvernement veut faire travailler les gens au-delà de l’espérance de vie en bonne santé. Leur objectif, c’est de faire travailler jusqu’au couloir de la mort », poursuit Jean-Hugues Ratenon.
Des solutions alternatives existent pourtant, affirme le parlementaire de l’Est. À commencer par l’application « réelle » de l’égalité femmes-hommes, augmenter les emplois dans la fonction publique « pour augmenter le volume de cotisations », taxer les plus riches (« les profiteurs de crise »).
Une réforme « injuste » reprend pour sa part Sarah Leclerc, membre de Rézistans Egalité 974, « notamment envers les femmes », en raison pour elles de carrières plus courtes et moins rémunérées que leurs homologues masculins. « Cette année, la Journée internationale des droits des femmes s’accompagne en France d’un mouvement de lutte contre cette réforme injuste (…) En 2020, celles qui travaillent sont trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes. Elles ont également moins accès à des postes mieux rémunérés et travaillent dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs », tient-elle à rappeler.
Des inégalités qui ont des répercussions directes sur leur retraite puisque la pension de droit direct des femmes est en moyenne inférieure de 40,5 % à celle des hommes (chiffres Insee). « Aujourd’hui, pour les femmes, nous devons contraindre le gouvernement à retirer cette réforme injuste et injustifiée », conclut Sarah Leclerc.