[Ibrahim Patel réélu président de la Chambre de commerce]urlblank:https://www.zinfos974.com/Video-Ibrahim-Patel-reelu-president-de-la-Chambre-de-commerce_a175329.html
Cette protestation électorale est permise dans le délai de 5 jours qui suit l’élection et porte sur deux fondements : la première concerne l’inéligibilité d’Ibrahim Patel et de sa liste, [un point déjà soulevé lors de la campagne]urlblank:https://www.zinfos974.com/CCIR-Ibrahim-Patel-serait-ineligible-selon-Myriam-Boullay_a174516.html , inéligibilité qui entraînerait de fait le retrait de l’ensemble des candidats de la liste Patel. La deuxième, au cas où cette demande ne serait pas retenue, porte sur l’annulation totale de cette élection en raison du manque de vérifications faites par la commission électorale qui aurait dû constater cette inéligibilité avant le scrutin. « Nous avions déjà communiqué au préfet sur l’inéligibilité de M.Patel et il aurait déjà tiré les conséquences ; mais comme il nous a laissé la responsabilité de ce travail-là, on en a tiré les conséquences en faisant ce recours électoral », explique Me Jérôme Maillot, avocat de la liste Bâtissons La Réunion.
S’ils maintiennent leurs accusations envers Ibrahim Patel, c’est en raison de nouveaux éléments apparus pendant et après le scrutin. À commencer par la société Arya sur laquelle s’était inscrit le président de la CCIR pour valider sa candidature après de la commission électorale. Comme l’affirment Myriam Boullay et ses colistiers, Arya, qui était en sommeil depuis janvier 2017, a été réactivée en début d’année mais, affirment-ils, « à part une boîte aux lettres, la société n’a pas de siège. Pas de téléphone, pas de site internet ». Ibrahim Patel possède bien une autre société, Ecocar, mais elle n’a été immatriculée qu’au 1er septembre 2020. « Pas suffisant donc pour pouvoir se présenter à cette élection car le code du commerce exige du candidat qu’il soit gérant d’une société en activité depuis au moins 2 ans », expliquent-ils.
Ils s’interrogent également sur les raisons qui ont poussé Ibrahim Patel à devenir le 9 novembre dernier, soit un jour avant la publication des résultats, co-gérant de la société Hary G, spécialisée dans la pose de climatiseurs. Preuve pour eux qu’Ibrahim Patel « avait bien quelque chose à se reprocher » et qu’il a maladroitement tenté de régulariser la situation a posteriori. « Cette société est un entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). Comment une société avec un seul actionnaire peut avoir besoin de deux co-gérants ? », s’interroge Myriam Boullay. Me Jérôme Maillot voit lui dans la démarche d’Ibrahim Patel « l’inquiétude » de ce dernier « de ne pas pouvoir se présenter avec les conditions légales pour prétendre au poste de président ».
« La responsabilité du préfet est engagée »
Si l’irrégularité de cette élection ne fait plus aucun doute selon eux, Myriam Boullay et ses colistiers reprochent également à la commission électorale d’avoir été quelque peu légère dans ses vérifications concernant l’éligibilité des candidats et de leurs colistiers. « La responsabilité de la préfecture est engagée. Nous avons apporté la preuve avant l’élection qu’Ibrahim Patel n’est pas éligible. Nous avons donc demandé au préfet de le rendre inéligible. C’était dans son pouvoir et c’était une obligation légale. Or, il a refusé de le faire et sans aucune explication », poursuit Jérôme Maillot.
Et ce ne sont pas les signalements faits par le camp Boullay qui ont manqué durant la campagne. Leur avocat [avait déjà saisi le préfet le 19 octobre dernier sur la situation d’Ibrahim Patel]urlblank:https://www.zinfos974.com/CCIR-Ibrahim-Patel-serait-ineligible-selon-Myriam-Boullay_a174516.html . « M. le préfet nous avait répondu qu’il fallait voir après l’élection mais pour nous il y avait urgence car la présence de M. Patel changeait la donne de cette élection. Même son de cloche du côté de la Direction générale de l’économie qui nous a assurés qu’elle ne pouvait rien faire car les élections étaient déjà entamées alors que nos alertes remontaient bien avant le début du scrutin », poursuivent-ils.
Ils concluent : « Nous ne sommes pas la commission de contrôle, ce n’est pas à nous de faire ce travail de vérification mais nous notons plusieurs irrégularités venant de la préfecture et qui étaient pourtant simples à vérifier. La responsabilité du préfet est engagée car c’est bien son rôle et celui de ses services de vérifier en amont des élections que le président sortant de la CCIR avait encore le droit d’assurer son rôle de président » et qu’il pouvait être candidat.