Une victoire sur la maladie
Après l’acte chirurgical, une reconstruction du mamelon et de l’aréole par dermopigmentation peut être réalisée, une fois la patiente en rémission.
« La dermopigmentation esthétique et réparatrice, c’est un travail sur les complexes. Une fois que tout est derrière elles, j’interviens sur l’acceptation de soi, pour leur rendre le petit bout qui fait la différence. C’est la cerise sur le gâteau”, explique Laëtitia Laloux, spécialiste en dermopigmentation, réparatrice des sourcils et des seins en 2D-3D.
Cette intervention consiste à redessiner le mamelon et son auréole en utilisant des pigments imitant la couleur originel de la zone. Comme pour un tatouage semi-permanent, les particules de couleur viennent reformer l’aréole, le mamelon, et camoufler certaines cicatrices.
Inscrite au rezo rose d’Odyssea Réunion depuis 2019, Laëtitia Laloux vient créer l’illusion à l’aide de son dermographe : “Le but c’est de reconstruire un téton, en trompe-l’œil, qui se rapproche de celui qu’elles avaient avant, pour qu’elles se reconnaissent”.
Une réappropriation de sa féminité
Avant l’étape du tatouage, au fil des rendez-vous, les patientes se confient sur leur rapport au corps et leurs attentes. “Il faut passer par la photographie de la poitrine, c’est souvent un moment difficile pour les femmes qui viennent au cabinet. Un moment redouté, où elles tentent de se redresser, ou de cacher les défauts, mais elles sont vite rassurées”, explique la spécialiste.
Pour la plupart des femmes, il s’agit de bien plus que d’une intervention esthétique. Après un cancer du sein, une mastectomie, des séances de chimiothérapie et de radiothérapie, une fois en rémission, Evelyne a souhaité sauter le pas pour se retrouver.
“J’avais besoin de retrouver ma féminité, de dire au cancer : ‘Maintenant tu es derrière moi !’ Tu m’a bouffée, mais aujourd’hui je suis debout et je suis belle. Cette dernière étape a été très très très importante, et le résultat est magnifique ! C’est ma victoire”, confie-t-elle.
Comme elle, Isabelle passe par une reconstruction pour se réapproprier son corps de femme : “Ce n’est pas une question de désir, si ce n’est du désir par rapport à soi-même. Nous avons été amputées quelque part, alors l’objectif, c’est de retrouver une poitrine, même si ce n’est pas tout à fait celle que l’on avait avant”.