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Vidéo – Max Dubois (R&DOM) : « Le vrai problème à La Réunion, c’est bien la sous-rémunération »

De passage dans l'île début novembre pour présenter son association "République et Développement Outre-Mer (R&DOM), association qui promeut les filières locales, Max Dubois, l'ex-coordinateur de la campagne d'En Marche dans les Outre-Mer, en a profité pour revenir avec Pierrot Dupuy sur quelques thématiques propres à ces territoires et notamment à La Réunion. Redistribution des subventions dans la filière agricole, sur-rémunération vs "sous-rémunération" ou encore le monopole de GBH dans l'île, Max Dubois revient sans langue de bois sur ces thématiques qui ont fait l'actualité ces derniers mois.

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 21 novembre 2021 à 06H43

Max Dubois présente R&DOM comme une association de lobbying pour l’Outre-mer, « mais pas pour n’importe, pour ceux qui en ont vraiment besoin' ». « R&D.OM c’est plus large que du lobbying, c’est une association qui est là pour gommer les inégalités économiques. On n’en finit plus dans les Outre-mer d’avoir une économie de comptoir, disons une économie de rente car il y a bien une rente. La rente, dans les territoires d’Outre-mer, c’est l’argent public », explique-t-il.

Et c’est justement la redistribution de cet argent public qui pose problème dans ces territoires, explique Max Dubois. Pour l’ancien conseiller Outre-mer d’Emmanuel Macron, ce sont bien les grands intervenants économiques qui ont capté la plus grosse partie de cet argent public. Argent public « qui n’est pas extensible ». « Nous n’avons rien contre les personnes qui s’enrichissent. Mais quand ils bouffent tout, en bout de ligne il n’y en a plus pour les autres. Alors nous, qu’est-ce qu’on fait chez R&DOM ? On aide les petites et moyennes entreprises à aller chercher leur quota vu que où que nous soyons dans les territoires ultramarins, il n’y a pas de possibilité de fabriquer quelque chose si on n’est pas aidé. Les aides sont donc incontournables, mais pas toujours ».

« Pas toujours », la nuance est importante pour le lobbyiste. En effet, pour appuyer son propos, Max Dubois prend l’exemple de la mainmise de Tereos sur la filière canne-sucre-rhum dans l’île. Une filière subventionnée à hauteur de 150 millions d’euros par an dont 100 millions pour le groupe sucrier, les 50 millions d’euros restants étant quant à eux répartis entre les planteurs.

« Les monocultures arrangent les industriels »

« Cela veut dire que tous les jours de toutes les semaines de tous les mois de l’année, vous avez 275 000 euros d’aides publiques qui tombent quotidiennement dans les caisses de Tereos », rappelle Max Dubois, qui demande que l’attribution de ces subventions soit « justifiée ».  « On est dans une situation, pardonnez-moi l’expression, où c’est déconnant cette histoire : le sucre est aujourd’hui à 1€ d’aide par kilo de sucre. Faut-il continuer à produire du sucre dans ces conditions ? », s’interroge le président de R&DOM qui plaide pour une diversification des cultures, notamment à La Réunion, l’île « possédant un fort potentiel de développement agro-alimentaire ». « Il faut garder la canne à sucre mais il ne faut plus que cette filière soit une monoculture », martèle-t-il.

Il ajoute : « Quand vous avez des filières monocultures comme la banane aux Antilles ou la canne à sucre à La Réunion, elles n’arrangent pas ces territoires mais les industriels qui sont derrière ces monocultures. Nous ce que nous voulons c’est l’égalité : il n’est pas question d’arrêter la filière canne mais on dit simplement aujourd’hui qu’il y a un moyen de redistribuer cette aide. On ne peut pas toujours dire ‘s’il nous manque 10%, j’arrête tout’. Ça c’est bon, ça suffit, la chanson on la connaît ».

Le monopole de GBH à La Réunion

Max Dubois revient également sur le rachat du groupe Vindémia par le groupe Bernard Hayot (GBH), qui a quelque peu redistribué les cartes dans le secteur de la grande distribution à La Réunion ([« C’est le coup de trop »]urlblank:https://www.zinfos974.com/Max-Dubois-sur-le-projet-de-rachat-de-Vindemia-par-GBH-C-est-le-coup-de-trop_a149762.html ). Et notamment sur le montage financier qui en a découlé entre les rachats des Jumbo Score pour en faire des Run Market ([« La société Make Distribution : Un écran de fumée pour conclure le rachat des Jumbo Score »]urlblank:https://www.zinfos974.com/La-societe-Make-Distribution-Un-ecran-de-fumee-pour-conclure-le-rachat-des-Jumbo-Score_a149392.html ). « Vindémia a été racheté et une affaire a été montée, à savoir Run Market. On avait dit à l’époque ‘attention c’est fragile’, et effectivement c’est fragile, Run Market perd du chiffre d’affaires, globalement 15 millions d’euros de pertes (…). Chez GBH, ils savent exactement ce qu’ils font et ils savent exactement ce qu’ils cèdent ».

« Stop à la sous-rémunération »

« Il faut arrêter d’opposer les fonctionnaires qui sont sur-rémunérés aux gens qui n’ont pas la sur-rémunération. Le vrai problème à La Réunion ou dans les autres territoires ultramarins, c’est bien la sous-rémunération ». Un discours en opposition totale avec les pourfendeurs de cette sur-rémunération, qui estiment justement que c’est cette dernière qui est à origine de l’écart du niveau de vie de plus de 30% entre la France hexagonale et ses territoires ultramarins. Comme l’explique Max Dubois, les fonctionnaires dans ces territoires ne sont pas sur-rémunérés mais bénéficient d’une « amélioration nécessaire pour faire face à un territoire qui a une cherté de la vie ».

En revanche, ce qui ne va pas, poursuit le président de  R&DOM, c’est que l’autre partie de la population reste « sous-rémunérée ». Pour gommer cette injustice, il demande la mise en place d’un dispositif « Stop Sous-Rém » (pour « Stop Sous-Rémunération ») « pour qu’aucun salaire à La Réunion ne soit en-dessous de 1650 euros nets mensuels ». Coût de la mesure selon ses calculs : près de 900 millions d’euros pour l’ensemble des territoires d’Outre-mer dont 300 millions pour La Réunion. Et les retombées pour l’île ne seraient que positives assure Max Dubois :

 

 

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