Marine Le Pen a été accueillie en ce jour spécial pour La Réunion par le maire et les élus de la Plaine des Palmistes. Après avoir fait acte de présence dans l’église de la Plaine des Palmistes, la candidate s’est dirigée vers le parvis de l’hôtel de ville.
C’est là que les Palmi-plainois ont pu, durant une vingtaine de minutes, poser les questions qui font leur quotidien, tant sur des soucis de pouvoir d’achat ou d’emploi pour les Réunionnais pourtant formés et incités à « sauter la mer ».
Fidèle à son discours anti-mondialisation, Marine Le Pen a prôné un retour au localisme. « Nous sommes des gens enracinés, et nous devons êtres fiers de ça. Nous avons à transmettre un patrimoine matériel mais aussi immatériel, a-t-elle pris pour exemple l’extraordinaire diversité environnementale de La Réunion. « Le localisme, c’est un état d’esprit », avance-t-elle comme un slogan de campagne face à « la mondialisation qu’ils nous ont imposée ». Sur le registre de l’emploi, cette vision économique trouve écho à celui des étudiants partis en métropole mais qui peinent à revenir. La candidate souhaite favoriser un retour au péi des Réunionnais partis se former dans l’Hexagone et confirme ses propos en voulant mettre en place une forme de « priorité » au retour des locaux dans leur île.
« Il a fait la guerre de tous contre tous »
Le président sortant est aussi considéré comme le champion « de la désunion » du pays. « Il a fait la guerre de tous contre tous, je l’avais dit (en 2017 lors des débats de campagne présidentielle, ndlr) et c’est ce qu’Emmanuel Macron a fait ». Face au constat d’échec qu’elle dresse du quinquennat, elle propose d’être « la présidente de l’union, de l’unité de la République et de l’unité du peuple français. C’est fondamental pour pouvoir regarder ensemble vers l’avenir ! », ajoute-t-elle.
Cette accueil républicain de la part d’un maire en exercice illustre que la relation entre Marine Le Pen et La Réunion a bien changé. Alors qu’en 2012, sa venue avait provoqué une mobilisation géante contre sa présence, elle est à présent l’invitée d’honneur de certains maires. C’est le cas aujourd’hui à la Plaine des Palmistes pour le 20 Désamn.
Johnny Payet a annoncé son soutien à la candidate RN, comme en 2017, au point de lui avoir accordé sa signature pour pouvoir atteindre le nombre de signatures requises, soit 500 parrainages d’élus. Après cette séquence sur le parvis de l’hôtel de ville tout juste troublée par les commentaires à voix haute de contestation d’un Palmi-plainois opposé à cette venue en ce jour si particulier, Marine Le Pen a été reçue en mairie pour une réunion de travail avec les élus. Ces derniers devaient lui faire remonter les doléances qu’ils espèrent prises en compte si leur favorite venait à être élue dans quatre mois.
La montée du RN dans les DOM-TOM
En décembre 1987, Jean-Marie Le Pen s’était vu empêcher d’atterrir en Martinique où des manifestants avaient envahi le tarmac de l’aéroport. Trente-quatre ans plus tard, la relation a bien changé entre le parti d’extrême droite et les territoires ultramarins.
Alors qu’en 2012, l’hostilité était bien présente lorsque Marine Le Pen était venue en campagne dans l’île, la stratégie de dédiabolisation du parti semble avoir eu un écho particulier dans les Outre-mer.
Ainsi, Marine Le Pen est arrivée deuxième dans l’île lors du premier tour de la présidentielle en 2017. Avec 23,46% des suffrages, elle talonnait Jean-Luc Mélenchon et se permettait même de passer devant Emmanuel Macron (18,91%).
Devant Macron à la Plaine des Palmistes en 2017
À la Plaine des Palmistes, elle était arrivée en tête au second tour avec 53,27% des suffrages. Le Tampon avait également vu la candidate du RN se hisser à la première place avec 50,15% des voix.
Un succès qui n’est pas retombé depuis puisque le RN a été le grand vainqueur dans l’île lors des élections européennes (31,24%). La Réunion n’a pas été le seul département ultramarin à plébisciter le parti puisque seules la Martinique et la Polynésie française ne l’ont pas placée en tête.
Vidéo – Marine Le Pen : « Il a été le président de la division. Je l’avais dit lors des débats (en 2017, ndlr) que s’il était élu, il sera le président de la guerre de tous contre tous. C’est exactement ce qu’Emmanuel Macron a fait »
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Vidéo – Marine Le Pen s’exprime sur le Covid et les décisions prises par Paris pour La Réunion. Selon elle, le confinement (en 2020,ndlr) ne s’imposait peut-être pas et a eu des conséquences très néfastes pour de nombreuses entreprises :
Vidéo – Marine le Pen approuve les dispositifs Pons, Perben et Girardin qui ont permis d’accélérer la sortie de terre de logements sociaux. Mais « il faut éviter les effets d’aubaine », tempère-t-elle leur avantage. « Grâce à cette défiscalisation que je veux mettre en place, on pourra susciter des projets pour permettre de développer le logement social ». La Réunion souffre de 20.000 demandes de logements sociaux