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Vidéo – Lieutenant-colonel Vincent Audon : « Chercher comment servir de la meilleure des manières la population »

Nommé au grade de lieutenant-colonel depuis le 1er janvier 2021 à l'âge de 36 ans, et ce après 15 années de service, Vincent Audon est à la tête de la compagnie de gendarmerie de Saint-Paul. Officier supérieur du corps de la gendarmerie, il est notamment passé par l'école des officiers de Saint-Cyr en 2005, où il a suivi un cursus scientifique. Il a ensuite choisi de faire carrière dans la gendarmerie et a intégré, durant une année, l'école de formation des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 21 avril 2021 à 09H28

Mon colonel, quel a été votre cursus au sein de la gendarmerie ?  

« Ma première partie de carrière a été consacrée essentiellement à la police judiciaire. Dans un premier temps à Marseille, au sein de la section de recherche, où je commandais un groupe d’observation et de surveillance spécialisé dans les filatures sur les dossiers de criminalité organisée du Sud Est de la France, pendant 3 ans. J’ai eu ensuite la chance de partir pendant 4 ans en Espagne en tant qu’officier de Liaison. J’avais pour mission de créer un réseau de coopération pour favoriser les échanges de renseignements, toujours dans le domaine de la criminalité organisée entre l’Espagne et la France. Ça a été 7 années riches en action et en rencontres, notamment à l’international. 

Je suis ensuite rentré sur Paris où j’ai rejoint un poste assez atypique. J’ai servi auprès du Premier ministre en tant que chef de cabinet du Secrétaire Général de la défense et de la sécurité nationale. J’avais pour mission d’accompagner cette autorité dans ses nombreux déplacements à l’étranger pour des négociations, des rencontres bilatérales sur sujet varié,  tels que les exportations d’armement, la sécurité nucléaire, des sujets en lien avec la défense. J’ai occupé ce poste pendant 2 ans aux Invalides à m’assurer du bien fonctionnent du cabinet de cette autorité. 

J’ai ensuite été admis au concours de l’école de guerre. Puis j’ai effectué une année de scolarité à l’Ecole Militaire à Paris en interarmées, où j’ai retrouvé un petit peu mes débuts de carrière avec des camarades de toutes les armées. Cette année de scolarité intense nous prépare à assurer des fonctions de niveau supérieur aux sein des armées comme au sein du ministère de l’Intérieur. C’est à l’issue de cette scolarité que j’ai été muté, à ma demande, à La Réunion. J’avais envie de continuer à avoir des expériences riches et c’est le cas ici, en tant que commandant de la compagnie de Saint-Paul, qui a pour zone de responsabilité tout l’Ouest de la Réunion, en partant de la Possession jusqu’à Saint-Leu. »

 

Le lieutenant-colonel Vincent Audon dirige 170 militaires au sein de la compagnie de gendarmerie de Saint-Paul. 

Quelles sont les particularités de votre mission ? 

« Une compagnie de gendarmerie départementale, c’est avant tout la polyvalence. Les missions sont très nombreuses, et, bien évidement, la première est la sécurité de la population. L’arrondissement Ouest a une population de 180 000 habitants pour un territoire de plus de 500 km2, et notre mission est d’être au contact de la population pour ses préoccupations au quotidien. Il s’agit de l’insécurité routière, la tranquillité publique, les cambriolages ou tout ce à quoi peut être confronté un citoyen sur le territoire de La Réunion. 

Il y a également les missions de police judiciaire, avec la recherche des malfaiteurs et la résolution des enquêtes qui nous sont confiées. Il y un panel assez vaste sur l’île de gendarmes qui vont travailler aussi bien sur des violences intra-familiales – qui est un fléau bien identifié à La Réunion – ou sur des atteintes à l’environnement – l’incendie du Maïdo que l’on a connu l’année dernière – car nous avons un territoire très varié et très diversifié. »

 

Est-ce qu’il y a des particularités à La Réunion que vous n’aviez pas constatées lors de vos précédentes affectations ? 

« J’ai eu la chance d’avoir pu découvrir sur chaque poste des personnes différentes, des missions différentes et c’est encore le cas ici. Mon désir de découvrir de nouvelles cultures est vraiment rassasié, avec une histoire et une culture très riche. C’est une population avec laquelle on est proche, même si le territoire est vaste, Saint-Paul étant une ville de 100 000 habitants. Les Réunionnais sont des gens avec lesquels on peut échanger très facilement et qui sont très heureux de nous avoir avec eux pour assurer leur protection. C’est quelque chose de nouveau pour moi et qui me plait beaucoup. »

 

S’il y avait un fait marquant dans votre carrière et dont vous pouvez parler, ce serait lequel ? 

« C’est difficile car une carrière d’officier est faite de beaucoup de montagnes russes en matière d’émotions et d’engagement. Je pense peut-être à l’époque où j’étais en Espagne, loin de la France, de ma famille et de mes camarades, car j’étais seul là-bas. Sur ma zone de responsabilité, j’ai connu le crash aérien de la base de Albacete où on a perdu des camarades de l’Armée de l’Air, des mécaniciens, des pilotes sur un exercice de l’OTAN. Un crash malheureux qui a été assez dur à vivre. Il a fallu dès les premières minutes identifier les corps, contacter les familles et rassurer les autres militaires présents qui étaient sous le choc de cet événement. C’est un événement qui m’a beaucoup marqué. »

L’accident aérien de la base de Los Llanos s’est produit le 26 janvier 2015, lorsqu’un avion de combat F-16 de la force aérienne grecque s’est écrasé au décollage de la base d’Albacete en Espagne, au cours d’un exercice aérien de l’OTAN. L’accident a fait onze morts : les deux pilotes grecs de l’appareil ainsi que neuf aviateurs français tués au sol. Il s’agit du plus grave accident de l’histoire de l’OTAN en dehors d’une zone de conflit, et l’un des plus graves au sein de l’Armée de l’air française.

Considérez-vous que le lien Gendarmerie-Nation est plus fort à la Réunion qu’en métropole ? 

« Je n’ai pas vraiment d’éléments de comparaison car c’est la première fois que je sers en unité territoriale, mais il vrai qu’ici, nous sentons un soutien fort de la population pour notre action qui est essentiel et se fait en lien avec le besoin du citoyen. Au final, notre préoccupation est celle du citoyen, comme les incivilités du quotidien, tout ce qui pollue notre tranquillité de tous les jours. Il y a un échange qui correspond à l’ouverture d’esprit du Réunionnais avec une acceptation de l’autre qui se ressent au quotidien. Je sens ici que c’est fort. 

Combien de temps vous reste t-il a effectuer ici mon Colonel ?

« Il me reste au moins encore un an à faire. Il est vrai qu’on ne s’ennuie pas et que le temps passe vite. Nous avons traversé une crise, comme partout ailleurs en France, qui a été très particulière pour nous qui nous a obligés à nous réorganiser. Cela c’est bien passé car il fait partie de la nature du gendarme de travailler en milieu dégradé. Nous avons du réadapter nos missions, mais au final, l’essence de ce que l’on fait a toujours été la même, chercher comment servir de la meilleure des manière la population. » 

 

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