Des députés Nupes « dans l’obsession de l’obstruction »
Quatre raisons ont poussé Michel Vergoz et ses soutiens à la création du mouvement Trait-D’Union. Tout d’abord, contrer l’absentéisme du corps électoral (« nos 6 députés de la Nupes sont des députés ‘petits tiers’, sélectionnés entre 25 et 33% des voix : cela doit leur imposer de la retenue et de l’humilité ») et mettre fin au « parasitage » des débats. « Notre charte est bien claire sur les points sur lesquels nous ne ferons jamais polémique », assure Michel Vergoz, qui prend pour exemple la place du statut institutionnel de l’île. « À ces gens qui manipulent les divisions : vous jouez avec les divisions (…) Aucun Réunionnais ne le demande (NDLR : la remise en cause du statut), alors pourquoi le ramener sur la place publique ? », peste-t-il.
Ensuite, « rétablir la vérité face à l’obstruction permanente » des députés Nupes réunionnais à l’Assemblée nationale. « Nous avons en face de nous des hommes et des femmes qui sont dans l’obsession de l’obstruction, du désordre permanent. Cela veut dire que nous sommes face à hommes et femmes qui sont anti-tout et rien ne trouvera grâce à leurs yeux », déplore l’édile sainte-rosien. Ce dernier prend pour exemple la loi sur le pouvoir « qui faisait valoir des avancées de 20 milliards d’euros pour la France ». « Ils étaient tellement anti-tout qu’ils étaient contre la hausse des retraites, contre la valorisation des minima sociaux ou encore contre la hausse de l’allocation de rentrée scolaire. Voir des néo-promus qui dès leur entrée dans l’Assemblée nationale vous regardent dans les yeux en disant que c’est nous qui mentons, cela ne laisse rien augurer de bon », poursuit-il.
Enfin, la dernière raison ayant poussé le quatuor Vergoz-Virapoullé-Leung-Panamballom à créer ce mouvement est la déliquescence des partis politiques traditionnels comme les Républicains ou le Parti socialiste (dont Michel Vergoz fut le premier secrétaire fédéral dans les années 2000). « Olivier Faure, on devrait l’appeler Olivier Faible, il a juste sauvé quelques postes de députés. Le malaise n’est pas que chez nous (NDLR : les socialistes) mais aussi chez les LR. Qu’en reste-t-il ? On n’est pas loin de voir Ciotti rejoindre Le Pen. Les Verts, que reste-t-il de leur idéologie ? Mélenchon dit ne pas mélanger les voix de son parti avec celles de Le Pen. Or, sur les 89 députés RN-FN, une bonne dizaine ont été élus grâce à des désistements entre guillemets ‘révolutionnaires’. Pourquoi se le cacher ? ».
Michel Vergoz lance d’ailleurs à ce propos un « SOS » aux partis locaux : « À La Réunion, sur cette terre riche par sa diversité, 70% du corps électoral qui s’est porté sur M. Mélenchon au premier tour se sont reportés sur Mme Le Pen au second tour. L’accident est proche, ne jouez pas avec le feu ».