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Vidéo – La majorité de Richard Nirlo est toujours divisée à Sainte-Marie

La cicatrice reste ouverte entre Richard Nirlo et une partie des élus de sa majorité. En effet, si le conseil municipal a pu avoir lieu ce vendredi puisqu'aucun quorum n'était requis, le maire de Sainte-Marie a profité de l'examen des orientations budgétaires pour appeler les absents à la raison.

Ecrit par SI – le vendredi 10 mars 2023 à 21H17

S’il s’était dit « attristé » par la fronde d’une bonne partie de sa majorité la semaine dernière, Richard Nirlo avait malgré tout tenu à réaffirmer son engagement « envers les Sainte-Mariens ». Une demande qui a peut-être convaincu certains absents de vendredi dernier. 15 élus étaient présents et 3 ont donné procuration ce vendredi soir. Le conseil a donc pu délibérer puisqu’il n’y avait plus de nécessité de quorum après le conseil avorté d’il y a une semaine.
 

Vidéo – Sainte-Marie : Richard Nirlo désavoué par une bonne partie de ses élus

Pour rappel, la raison officielle de la défection de la très grande majorité des élus de la majorité (en plus de ceux du groupe conduit par Rémy Lagourgue) trouve son origine dans le manque de moyens alloués à ces derniers pour effectuer leurs prérogatives sur le terrain. Une absence de moyens qui découle des recommandations de la Chambre régionale des comptes en raison de la situation budgétaire catastrophique de la commune, dont le déficit avoisinait jusqu’à il y a peu environ 16 millions d’euros.

Une incompréhension pour l’édile sainte-marien sachant que tous les élus de la majorité n’avaient émis la moindre critique l’an dernier à la feuille de route dévoilée par la CRC. Une Chambre pourtant claire sur le besoin pour la municipalité de se serrer la ceinture (« Face au déficit, pas de hausse d’impôts mais la mairie devra se serrer la ceinture »).

Le travail opéré par Richard Nirlo et ses équipes a notamment permis à la collectivité de résorber une bonne partie de son déficit, passant de 16 millions d’euros à aujourd’hui 13 millions comme l’avait recommandé la CRC à l’époque. La mission a été accomplie et la collectivité assure même être allée au-delà de cette recommandation. Le tout en moins d’un an « et sans augmenter les impôts » s’était engagé Richard Nirlo en septembre dernier. 

« Retrouver un mode de fonctionnement satisfaisant »

« Le plan de retour à l’équilibre défini par la CRC nous impose des efforts de gestion et ce plan est un formidable levier de changement pratique et de gouvernance de notre institution. En 2022, la commune a montré sa capacité à maîtriser ses dépenses avec la mise en place d’un plan de retour à l’équilibre. Cet effort va se traduire par un résultat de fonctionnement bien supérieur à celui demandé par la CRC. À travers notre plan d’action, il s’agira de retrouver un mode de fonctionnement satisfaisant », a exposé le maire pour tenter de convaincre ceux qui lui ont tourné le dos.

Avant de pouvoir par exemple redémarrer les projets d’école maternelle à Beauséjour et celui de la cité administrative, Richard Nirlo indique qu’il faut « créer les conditions d’un contrat de confiance et de sincérité des comptes » pour regagner, justement, la confiance des partenaires financiers.

« C’est à ce prix que la ville pourra terminer ses opérations et retrouver une certaine crédibilité, a-t-il exposé. Aujourd’hui, il est important que notre action de redressement des comptes n’entrave en rien le pouvoir d’achat des citoyens qui ne sont en rien fautifs de la situation comptable et budgétaire. Nous n’avons pas eu recours au levier fiscal pour ne pas démultiplier les effets de la crise », a-t-il conclu. 

« Les intentions sont là » pour Christian Annette mais…

« Je souscris à vos intentions mais pas à toutes, a pris la parole Christian Annette. La qualité de ces orientations budgétaires, c’est la prise en compte d’une quinzaine d’années de mensonges et de gabegie. Je souligne cet effort mais le moment est venu de payer, c’est le temps des vaches maigres. Vous, élus, refusez cette réalité au détriment de la population. Dès 2008 je soulignais le déficit de 2,3 millions d’euros et certains d’entre vous, les plus anciens, faisaient mine de ne pas voir, avec un recours systématique à l’emprunt pour payer des dépenses de fonctionnement ou encore l’absence d’épargne brute, sans parler du racket fiscal mis en place. C’est ce que j’appelais le système Lagourgue qui consiste à faire des cadeaux avec nos impôts. Résultat : 16 millions à résorber. On en prend le chemin dans ces OB », a livré l’opposant.

« Sur le retour à l’équilibre : je l’appelle de mes vœux mais je ne suis pas convaincu que toutes les mesures indispensables soient prises (…) Vous formulez les observations que j’ai formulées année après année. Nous vivons sous perfusion Région et Cinor alors que nous avons la possibilité d’être une commune prospère. Le budget que nous préparons c’est 0 emprunt mais c’est aussi 0 subventions et investissement », a souligné Christian Annette.

Un peu plus critique que son collègue de l’opposition, Céline Sitouze reproche malgré tout au maire de « sacrifier la jeunesse » avec les orientations prises. « Lorsque vous mettez à l’arrêt le chantier de l’école de Beauséjour, il faut savoir que les enfants sont accueillis dans de mauvaises conditions à Bois-Rouge. Aujourd’hui cette école est saturée du fait que l’école de Beauséjour ne sorte pas de terre 10 ans après. »

« Je partage ce soir beaucoup de choses que vous venez de dire. Mais vous l’avez rappelé M.Annette, la première chose qui a été cachée, c’est la situation dans laquelle nous nous sommes retrouvés dans cette commune. Il fallait commencer par le commencement, à savoir redresser la situation financière, je l’ai fait avec mon DGS et mes DGA qui m’ont accompagné vers le réseau d’alerte de la préfecture où j’ai été le plus transparent possible. Je peux également vous dire que lors de la seconde réunion, on nous a félicité par rapport à cette approche qu’on a eue en étant le plus transparent possible », s’en est félicité Richard Nirlo lancé dans une longue réponse aux deux opposants. 

« Les véritables fossoyeurs de Sainte-Marie étaient là avant »

« Juste après, qu’est-ce qui s’est passé ? Il y a eu l’obligation pour nous de voter en déséquilibre. Comment démarrer des chantiers alors qu’il n’y a plus de sous dans les caisses ? Aujourd’hui j’entends lorsque Mme Sitouze dit : ‘Vous sacrifiez notre jeunesse’. Je tiens à rappeler que ce sont ceux qui étaient là avant qui sont les véritables fossoyeurs de Sainte-Marie ! J’entends et vos remarques sont judicieuses mais, de grâce, reconnaissez également cet effort fait », a-t-il attendu de l’opposition une sorte de reconnaissance du travail abattu pour redresser la barre.

Malgré une majorité qui s’effiloche, le maire s’est montré plus que jamais déterminé en saluant pour l’occasion son équipe administrative et technique « qui a fait un travail colossal pour retrouver le fonctionnement normal d’une commune. Je vous le dis, jamais je n’abandonnerai les Sainte-Mariens car j’ai pris un engagement avec eux. » 

Une parenthèse a également été ouverte vis-à-vis des élus absents de sa majorité mais aussi ceux de « l’opposition constructive » menée par Rémy Lagourgue.  

« Quand je vois ces chaises vides d’élus (NDLR : les élus de la majorité) qui ont pris un engagement auprès de la population et qui brillent par leur absence, je ne peux pas l’accepter. Il peut y avoir un désaccord, une différence, mais nous devons rester dans le dialogue et assumer nos responsabilités. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. Quand je vois leur boycott, ils pénalisent qui ? Vous avez d’un côté ceux qui font partie de la minorité dite constructive qui se cachent et préfèrent ne pas être là parce qu’ils ne veulent pas assumer ce qu’il s’est passé. Le père a été maire pendant 28 ans. Il avait à ses côtés un DGS qui avait le grade d’administrateur mais permettez moi de vous dire : comment voulez-vous savoir si c’était caché ? », a-t-il questionné l’assemblée clairsemée.

Toujours à l’attention des élus de sa majorité, Richard Nirlo « souhaite qu’ils reviennent à la raison pour servir l’intérêt général » et a voulu « juste leur rappeler que j’ai été élu au suffrage universel et que j’ai le respect des institutions de notre pays (…) Je serai combatif jusqu’au bout », a-t-il martelé. 

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