Retraité de la Poste, l’auteur a puisé dans son enfance pour écrire son premier livre. Il y rend hommage à sa mère, malheureusement décédée en 1960, et nous plonge dans sa vie d’après, celle d’un enfant de 8 ans, sans parents, sans défense, laissé aux mains des moniteurs de l’APEP, le foyer d’accueil d’Hell-Bourg, à Salazie.
“Nous sommes dans une maison de redressement, qui n’en est pas une officiellement, mais qui en possède les artifices”, décrit-il dans son livre. Camille raconte la violence du quotidien pour les centaines d’enfants qui comme lui s’y retrouvent, et celle de certaines personnes qui ont marqué les lieux.
Quelques années plus tard, il est envoyé en métropole avec une vingtaine d’autres enfants du foyer, sans avis préalable. Camille découvre son nouveau foyer, l’orphelinat Saint-Jean à Albi, où il lui faut s’adapter une nouvelle fois. Ici, il connait l’éloignement. Tout ou presque est différent : les personnes, le climat, la nourriture, la langue, le fonctionnement. L’une des religieuses en charge des enfants fait germer l’idée chez le jeune garçon : son histoire mérite d’être écrite et lue.
Il finit par revenir sur son île natale des années plus tard, mais celle-ci a tellement changé qu’il doit encore faire face à un dépaysement.
Aujourd’hui, l’auteur aimerait que son livre, plus qu’un témoignage, ouvre la voie à d’autres enfants qui ont partagé cette vie au foyer d’accueil d’Hell-Bourg, pour qu’ils écrivent à leur tour.
Celui-ci vient par ailleurs d’être nominé aux trophées FNAC Réunion, catégorie livre pour adultes.