Originaire de la banlieue parisienne, Benoit Queroix vit à la Réunion depuis 9 ans . Après avoir fait des études d’arts et communication, il a changé de cap à 22 ans pour des études en alternance dans le commerce.
“J’ai travaillé de nombreuses années dans l’immobilier comme stagiaire puis conseiller manager et patron associé. J’ai toujours réalisé des projets de photographie depuis tout jeune à travers mes nombreux voyages, dans la rue et avec des associations. J’aime définitivement les gens”.
Comment es-tu devenu slameur ?
« Tout allait bien pour moi, jusqu’à ce fameux jour où j’ai subi la plus grande déception amoureuse de ma vie. En mars 2020 et pendant le confinement, j’ai écrit une chanson à celle qui a partagé une partie de ma vie. Je voulais la lui transmettre chantée par une vraie chanteuse mais j’ai décidé de slamer cette chanson puis de la publier sur les réseaux sociaux. Je la lui ai envoyée également mais aucune réponse de sa part”.
Le lendemain, il écrit un autre texte sur la mort de son père, slamé en facecam avec un air de piano relayé par des milliers de personnes sur les réseaux.
“J’ai reçu de nombreux messages d’encouragement me disant que mon écriture était belle tout comme ma voix. Avant cela, je n’avais jamais écrit le moindre texte ni même chanté ou slamé. Voilà comment je suis devenu chanteur ou slameur, peu importe. C’est devenu très vite une passion pour l’écriture”.
Benoît se considère comme un chanteur dans un style plutôt « spoken word » (qui se concentre essentiellement sur les mots eux-mêmes, la dynamique et le ton de la voix, les gestes, les expressions) car le slam a d’autres codes. Le slam, de « claquer » en anglais, est un art d’expression qui vient de la rue et qui vise à « claquer » un texte sans accessoires, sans musique mais simplement avec son énergie, son corps.
“Je ne veux pas me mettre d’étiquette. Je fais de la musique et de la chanson française. Mes influences sont les grands paroliers français comme Jacques Brel, Aznavour, Léo Ferré, Gainsbourg mais aussi Fauve, Scylla, Grand Corps Malade, Oxmo Puccino, et bien entendu le hip hop. J’aime la musique en général et également la musique péi, surtout le maloya”.