« Celles et ceux qui ont des convictions et celles et ceux qui sont des carriéristes »
Pour l’ancien homme fort de l’Est, ce n’est pas le statut de La Réunion qui pose problème mais bien la ténacité des élus locaux à défendre leurs projets face au pouvoir parisien. « Ne dites pas « les hommes ou femmes politiques » parce qu’il y a plusieurs catégories. Il y a des courageux et des lâches. Celles et ceux qui ont des convictions et celles et ceux qui sont des carriéristes. Il ne faut pas mélanger tout le monde », lance l’auteur du fameux « Paris i command’ pa nou ».
Il ajoute : « Aujourd’hui les élus sont plus fragiles mais ils ne sont pas plus bêtes que nous. Nou lé pa plu important qu’un autre non plus. Mais je vais vous confier une anecdote : quand j’étais député, je m’étais opposé à un projet de loi porté sous le premier quinquennat de François Mitterrand. Gaston Defferre, alors ministre de l’Intérieur, m’avait assuré que j’allais avoir de ses nouvelles si je déposais un recours. Je lui avais alors répondu : « j’avais un doute sur l’opportunité du recours, mais après vos menaces je n’ai plus de doute, on va faire le recours ». Est-ce que nous avons encore des élus capables de dire ça aujourd’hui ? »
Autre raison pour expliquer les difficultés rencontrées par la classe politique actuelle dans le traitement de leurs dossiers : l’« avalanche » de textes législatifs ‘ »dont certains n’ont même pas de décret d’application ».
Jean-Paul Virapoullé se dit malgré tout « confiant » en la capacité des Réunionnais « à faire le bon choix ». « Je suis confiant. Confiant envers les Réunionnais, confiant dans La Réunion. Mais je leur dis, entre deux voies : la facilité et l’effort, la facilité conduit à la désillusion, l’effort conduit à la réussite », termine-t-il.