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Vidéo – Interpellation à St-Philippe: Le général Poty affirme qu' »il n’y pas de faute »

Le général Poty s’est exprimé. Confronté à la réalité d’une vidéo montrant une interpellation musclée à Saint-Philippe et à la demande d'enquête du député Ratenon, le numéro 1 des gendarmes à La Réunion a souhaité donner la version de l'institution.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 01 décembre 2020 à 15H34

Le numéro 1 de la Gendarmerie de La Réunion s’exprimait cet après-midi depuis la caserne Vérines. Le général Pierre Poty devait livrer la version de ses hommes quant à l’interpellation filmée dimanche dernier à Saint-Philippe.

Ce lundi, le député de la 5ème circonscription Jean-Hugues Ratenon relayait cette vidéo montrant un homme qui, sur le bord de la route, est encerclé par quatre gendarmes qui procèdent ensuite à son interpellation. Le général est revenu, méticuleusement, sur ce qui a amené ses hommes à interpeller cet individu. Etant donné que la vidéo ne comportait pas de son et quelle commence seulement une fois que les gendarmes entourent l’individu, difficile de comprendre la raison de cette interpellation. En raison du floutage réalisé [dans notre article d’hier]urlblank:https://www.zinfos974.com/J-H-Ratenon-denonce-une-interpellation-violente-a-St-Philippe_a163435.html pour préserver l’anonymat des gendarmes et de la personne interpellée, nous avions pu voir qu’une gendarme poussait cet individu dans le dos pour le faire basculer au sol avant que ses collègues ne maîtrisent l’individu. 

« Je condamne fermement cela avec la plus grande fermeté », déclarait le député sur sa page Facebook avant de demander audience au commandant de la gendarmerie dès son retour de l’Assemblée nationale. 

« Ils mettent en oeuvre les schémas classiques »

« Comprenez bien que ces comportements ne sont pas représentatifs de la Gendarmerie ni de la Police, mais ce sont des cas isolés qui salissent le métier des forces de l’ordre. Cela crée un trouble évident dans l’opinion. C’est pour cette raison qu’il faut absolument stopper ces « dérapages », d’autant que les débats sont vifs actuellement autour du projet de loi sur la sécurité globale, et notamment son article 24. Je souhaite qu’une enquête soit diligentée dans les plus brefs délais pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que des décisions soient prises rapidement », ajoutait l’élu en espérant un rendez-vous avec le général vendredi, à Saint-Philippe. 

 

 

Le général Pierre Poty est revenu, minute par minute, sur le déroulement des faits de ce dimanche après-midi : « Une vidéo a été diffusée hier, et certains ont mis en cause le bien-fondé des techniques d’interpellation mises en oeuvre par les gendarmes. Je suis là pour rétablir la vérité des faits, soutenir les militaires qui ont parfaitement réagi et dont l’action ne saurait être remise en cause.  Donc, concernant les faits. A 16H, les gendarmes sont informés d’un accident grave sur la nationale 2. C’est la brigade de Saint-Philippe – une petite unité – qui se transporte immédiatement sur les lieux (…). La route nationale 2 est coupée. Deux autres gendarmes de la brigade qui sont en repos et en permission, séance tenante, se rendent sur place, ce qui porte l’effectif des gendarmes à 5 sur zone. De la rubalise est posée autour de l’accident. 
Vers 17H, soit une heure après l’arrivée des gendarmes, un groupe de motards, vraisemblablement des amis des personnes accidentées, font signe aux gendarmes de venir, pourquoi ? Parce qu’un homme les insulte et dit des choses désagréables sur les deux motards accidentés. Ils veulent en découdre avec cet homme qui les agace, les révulse. Les gendarmes se déplacent, raisonnent cette personne qui est agressive. Il se trouve que cette personne est bien connue de la brigade de Saint-Joseph, connue pour des problèmes liés à l’alcool, connu pour des problèmes de violences et qui est un client régulier de la brigade de gendarmerie de Saint-Philippe. 
Plusieurs fois ils sont obligés d’arrêter leurs constations sur place pour aller régler cette problématique, en tentant de la traiter par l’apaisement. Entre 17H – heure de première intervention contre cet homme – et 18H45, les gendarmes interviennent 13 fois vis-à-vis de cette personne. Sept fois par le dialogue, ils réussissent à le ramener à la raison. Deux fois, ils la raccompagnent à son domicile qui se situe à une cinquantaine de mètres. Et quatre fois, ils interviennent, se font insulter, ils prennent sur eux, ils le raccompagnent en dehors de la zone. 
Vers 18H50, on est quasiment à la fin des constatations ou presque. Il y a toujours un gros dispositif, la route est toujours coupée depuis plus de deux heures. L’homme revient à la charge, cette fois-ci il arrache la rubalise qui assure le gel des lieux et il pénètre dans les lieux où sont opérées les constatations par les gendarmes. Le chef de patrouille décide de procéder à l’interpellation de cet homme parce que ce n’est plus possible de faire autrement. Ils mettent en oeuvre les schémas classiques qu’on met en oeuvre dans le cadre d’une interpellation. Vous le voyez très bien sur la vidéo, c’est ce qu’on appelle la triangulation. Les gendarmes se placent à trois endroits différents de manière à ce que la personne seule se retrouve avec un gendarme face à elle, dans le dos et se retrouve en zone d’insécurité, c’est le principe. Ils ne se jettent pas sur lui pour l’intercepter, ils font comme toujours en gendarmerie, on est sur le dialogue. Donc ils lui expliquent : ‘monsieur, nous allons procéder à votre interpellation’. C’est la première phase. 
Comme cet homme ne souhaite pas être interpellé, il y en a deux derrière qui commencent par lui faire une clé de bras, il résiste. Ils le ceinturent, il résiste toujours. Le troisième, conformément à nos schémas d’intervention, lui place ce qu’on appelle un coup d’arrêt (…) Ce coup d’arrêt est immédiatement efficace puisqu’effectivement il relâche sa pression, ce qui permet aux gendarmes de l’amener au sol pour pouvoir le menotter. C’est une technique classique d’interpellation. Et une fois qu’il est au sol, c’est là que les choses tournent mal. 
Une partie des gens – pas toute la population – qui sont autour, principalement des gens qui attendent depuis deux heures la réouverture de la route, prennent fait et cause, pour une raison qu’on ignore, pour la personne interpellée. Deux gendarmes sont obligés de se libérer de ce qu’ils étaient en train de faire avec la personne interpellée pour tenter de s’interposer entre la population et la personne interpellée. 
Finalement, ils sont obligés de la relâcher car ils ne sont plus en mesure de la menotter et de la contrôler. Voilà les faits tels qu’ils se sont produits. Tout le reste n’est que conjecture et littérature. Je voudrais dire que pour moi, il n’y a pas de faute pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que pendant plusieurs heures, les gendarmes ont essayé de parlementer avec cet homme. Comme toujours en gendarmerie, on essaye d’apaiser les tensions. On est là pour ça. C’est l’une de nos forces. Ça n’a pas fonctionné. Arrivé à un moment, il faut que les choses se mettent en place. Il a commis plusieurs délits, il va entrer sur une scène de constatations d’infractions, il va gêner les secours, on l’interpelle. Il n’y a rien d’illégal là-dedans. Si on ne l’avait pas fait, on nous l’aurait reproché. 
Deuxièmement, ils n’ont fait qu’une seule utilisation de la force. Un seul coup est porté. C’est ce qu’on appelle un coup d’arrêt (…) dans une zone verte sans que ça présente de danger pour la personne et en l’occurence c’est sur le haut de la cuisse. Troisièmement, c’est parfaitement conforme à nos textes professionnels.« 

 

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