Les terribles incendies qui ont ravagé le Maïdo sont dans la mémoire collective. 10 ans après le premier départ de feu, en octobre 2010, certaines zones renaissent de leurs cendres. "On commence à panser les plaies", commente Pascal Perreard, technicien forestier territorial à l'ONF, alors que l’important travail de reconstruction se poursuit.
Pour mémoire, entre 2010 et 2011, ce sont près de 3600 hectares qui sont partis en fumées (dont près de 2800 hectares en cœur de parc, le reste en forêt de production). La main de l’homme a donc été nécessaire pour tenter de réparer (un peu) ce que la main d’un homme a saccagé.
Parmi les espèces endémiques particulièrement touchées, les tamarins des Hauts. "L’incendie de 2011 a été tellement puissant qu’il a brûlé tout le sol. Et pour la reconstitution d’un sol, c’est plusieurs centaines d’années", indique Pascal Perreard, précisant que sur certains secteurs, le sol est même irrécupérable.
Plus de 300 opérations de boisement
Dans la forêt de production, près de 90 hectares ont été concernés par plus de 300 opérations de reboisement. Essentiellement des tamarins. "Une fois qu’on a enlevé les bois, on broie les végétaux présents sur le terrain avec un gros engin. Ensuite on utilise un genre de mini-pelle pour faire des placeaux (petit espace où sont installés ensemble quelques jeunes plants d'arbre, ndlr) sur lesquels on va gratter la terre, et dans ces placeaux on va installer de l’avoune. C’est une litière qu’on va chercher dans les vieux peuplements, et qu’on installe pour faire venir des graines", explique le technicien forestier.
Puis, place au dépressage : "On enlève quelques plans pour laisser pousser les plus jolis". Les tamarins pouvant prendre 20 à 30 cm de hauteur par an (voire plus lors d'une année pluvieuse) les premiers reconstitués atteignent déjà plusieurs mètres de hauts.
Depuis 3 ans, des cryptomérias sont également plantés sur des sols un peu moins riches, tandis que l'acacia, lui, parvient à pousser sans intervention humaine, et pourra servir prioritairement à la filière Bois énergie.
Prolifération des espèces exotiques envahissantes
Outre les arbres partis en fumées, la grosse problématique est le développement des espèces exotiques envahissantes, et notamment l’ajonc, qui a explosé. "Le but c’est d’intervenir dans des zones où il est très peu présent". Mais le combat est compliqué, voire perdu d’avance dans certains secteurs. "Certaines zones sont complètement envahies comme le sommet du Maïdo où l’intervention est pratiquement anéantie", se désole Pascal Perreard. Et si certains pieds, de petites tailles, ont pu être arrachés à la main, le reste est exterminé à l’aide de produits chimiques, et ce même dans les zones du parc national, où certaines espèces endémiques ont même disparu aux profits de ces pestes végétales.
Autre sujet épineux, celui des moyens. "C’est un peu compliqué, l’incendie n’est pas considéré comme un risque naturel. On n’a pas eu beaucoup plus de moyens, donc on a dû réorienter les crédits sur ces zones brûlées. On a fait avec les moyens du bord. Si on avait eu plus de moyens on aurait été beaucoup plus rapides on aurait pu faire plus de surface", note-t-il. Et vu l'ampleur des dégâts, ce fastidieux travail est malheureusement bien loin de compenser la prolifération des pestes végétales et la perte irréversible d’une partie du patrimoine naturel réunionnais. "Mais on essaie de cicatriser au maximum", conclut-il.
Pour mémoire, entre 2010 et 2011, ce sont près de 3600 hectares qui sont partis en fumées (dont près de 2800 hectares en cœur de parc, le reste en forêt de production). La main de l’homme a donc été nécessaire pour tenter de réparer (un peu) ce que la main d’un homme a saccagé.
Parmi les espèces endémiques particulièrement touchées, les tamarins des Hauts. "L’incendie de 2011 a été tellement puissant qu’il a brûlé tout le sol. Et pour la reconstitution d’un sol, c’est plusieurs centaines d’années", indique Pascal Perreard, précisant que sur certains secteurs, le sol est même irrécupérable.
Plus de 300 opérations de boisement
Dans la forêt de production, près de 90 hectares ont été concernés par plus de 300 opérations de reboisement. Essentiellement des tamarins. "Une fois qu’on a enlevé les bois, on broie les végétaux présents sur le terrain avec un gros engin. Ensuite on utilise un genre de mini-pelle pour faire des placeaux (petit espace où sont installés ensemble quelques jeunes plants d'arbre, ndlr) sur lesquels on va gratter la terre, et dans ces placeaux on va installer de l’avoune. C’est une litière qu’on va chercher dans les vieux peuplements, et qu’on installe pour faire venir des graines", explique le technicien forestier.
Puis, place au dépressage : "On enlève quelques plans pour laisser pousser les plus jolis". Les tamarins pouvant prendre 20 à 30 cm de hauteur par an (voire plus lors d'une année pluvieuse) les premiers reconstitués atteignent déjà plusieurs mètres de hauts.
Depuis 3 ans, des cryptomérias sont également plantés sur des sols un peu moins riches, tandis que l'acacia, lui, parvient à pousser sans intervention humaine, et pourra servir prioritairement à la filière Bois énergie.
Prolifération des espèces exotiques envahissantes
Outre les arbres partis en fumées, la grosse problématique est le développement des espèces exotiques envahissantes, et notamment l’ajonc, qui a explosé. "Le but c’est d’intervenir dans des zones où il est très peu présent". Mais le combat est compliqué, voire perdu d’avance dans certains secteurs. "Certaines zones sont complètement envahies comme le sommet du Maïdo où l’intervention est pratiquement anéantie", se désole Pascal Perreard. Et si certains pieds, de petites tailles, ont pu être arrachés à la main, le reste est exterminé à l’aide de produits chimiques, et ce même dans les zones du parc national, où certaines espèces endémiques ont même disparu aux profits de ces pestes végétales.
Autre sujet épineux, celui des moyens. "C’est un peu compliqué, l’incendie n’est pas considéré comme un risque naturel. On n’a pas eu beaucoup plus de moyens, donc on a dû réorienter les crédits sur ces zones brûlées. On a fait avec les moyens du bord. Si on avait eu plus de moyens on aurait été beaucoup plus rapides on aurait pu faire plus de surface", note-t-il. Et vu l'ampleur des dégâts, ce fastidieux travail est malheureusement bien loin de compenser la prolifération des pestes végétales et la perte irréversible d’une partie du patrimoine naturel réunionnais. "Mais on essaie de cicatriser au maximum", conclut-il.