Aux côtés des merveilles de l’océan comme ce petit groupe de grands dauphins de l’Indo-Pacifique par moins de 5 mètres de fond et 20 mètres du bord en baie de Saint-Paul, ils y ont également croisé la route d’un énorme vaisseau de…pollution.
C’était « l’horreur juste près de nos côtes », alerte Michaël Rard, océanographe (Terre et Mer Formation – Natura et fondateur de l’Observatoire Marin de La Réunion). Depuis 24 ans qu’il est à La Réunion, il n’avait « jamais rencontré ce degré de pollution plastique » lors de l’une de ses sorties.
Une pointe d’émerveillement au milieu d’une soupe de déchets
Cette pollution aux plastiques était notamment formée « d’une très grande nappe exceptionnelle d’environ 10.000 m2″, estime l’équipe, ce qui les incite à la qualifier d' »île aux plastiques », juste à moins d’un km au Nord du Cap La Houssaye.
Moins habituel malheureusement, ils ont remonté un amas de filet flottant à moins de 3 km des côtes, « au Nord-Est du débarcadère », précise-t-il, dans lequel une petite tortue verte de moins de 40 cm de long était prisonnière. Elle a été libérée des mailles du filet et relâchée. Les photos d’identification de la tortue seront envoyées à Kélonia.
Au rayon des belles surprises au milieu de cette soupe de déchets, l’équipage a tout de même vu un pyrosome – un invertébré appartenant au zoo-plancton marin rarement observé à La Réunion – et une langouste juvénile transparente de 5 cm de long. « C’est du jamais vu à La Réunion à ce jour pour nos équipes », expliquent les heureux observateurs. La petite créature qui se cramponnait dans un des amas de déchets collectés a été évidemment remise à l’eau.
« Nous avons mis une heure pour ramasser les déchets entre Saint-Gilles et le Cap La Houssaye », explique Michaël Rard. Ces déchets n’ont pas été pesés mais « à vue de nez, on en a au moins pour 100 kg sans problème ! »