Depuis 18 heures ce vendredi 5 mars, en théorie tout citoyen doit être rentré chez lui. Le département de La Réunion est entré sous couvre-feu jusqu’à 5 heures ce samedi. Une mesure voulue par le préfet pour juguler l’afflux de malades Covid dans les centres hospitaliers et notamment l’impasse devant laquelle se trouve l’hôpital public en termes de lits de réanimation.
Annoncée mardi, la mesure ne passe pas auprès d’une frange de la population. Dans le sud, la riposte est menée par des groupes déjà bien connus pour des mobilisations tous azimuts ces dernières années. A la tête de la contestation, le QG des Gilets jaunes du rond-point des Azalées compte investir le boulodrome de la Ravine blanche Saint-Pierre.
Après leur concert rapidement avorté par les gendarmes dimanche 21 février en hommage au chanteur mauricien Kaya, les voici en train de défier l’autorité policière.
Néanmoins, en ce premier soir de couvre-feu, les forces de l’ordre auront sans doute pour consigne de simplement accompagner le déploiement protestataire sans basculer dans l’application pure et dure de la verbalisation. La manifestation sur le boulodrome est accompagnée d’un fond musical et les manifestants sont en famille. Des enfants sont là pour profiter de ces moments de liberté « hors la loi »…
La ville voisine de Saint-Louis voit aussi des contestataires se rassembler. Le non respect du couvre-feu se fait symboliquement devant l’hôtel de ville. Le regroupement a pris place dès 17H dans le square de la mairie et a accompagné du regard, en toute liberté, le passage à l’heure fatidique.
Parmi les personnes mobilisées dans ce rassemblement sudiste, Fabrice, qui a participé au combat contre les paillotes saint-gilloises il y a deux ans. Il nous explique qu’il était hors de question pour lui de respecter sans broncher l’injonction préfectorale de mettre La Réunion sous-cloche si tôt dans la journée.
La mobilisation devant l’hôtel de ville du Tampon :