“La Réunion se retrouve souvent face à une justice archaïque”, c’est le sentiment de Pierre*, qui ne voit sa fille qu’un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires, sur décision de justice. “Si je témoigne, c’est pour montrer qu’il y a des décisions incohérentes”, déclare l’homme.
L’enfant, « une arme » dans ce divorce
Suite à un divorce conflictuel, son ex-femme dispose de la garde de leur fille.
“La maman à tendance à utiliser notre fille en tant qu’arme contre moi. Je ne l’ai pas vue pendant quelque temps. J’ai été accusé de violences sur la mère, et d’attouchements sur ma fille. J’ai été innocenté de tout ça, mais dans le cadre de la procédure de divorce, le Juge des Affaires Familiales, malgré un rapport du pédopsychiatre, a décidé de conserver la garde par la maman”, regrette-t-il.
D’abord accusé de violences sur sa compagne, il fera également l’objet d’une enquête pour attouchement sur son enfant.
“Pour la première garde à vue, j’y suis allé seul. Je me suis senti piégé. J’y ai passé 20h00. Même mon beau-père, dans sa déposition, a dit que je n’étais pas quelqu’un de violent et que ça lui paraissait étonnant”.
Il est ensuite convoqué une seconde fois pour attouchement sur son enfant mineur :
“J’y suis allé avec mon avocat. Pour la petite anecdote, j’ai fini dans la salle de pause avec les gendarmes à boire un café, qui avaient reconnu mon innocence« .
Durant l’enquête pour cette affaire d’attouchement, à la demande du procureur, son ex-femme et son enfant rencontrent un pédopsychiatre. Ce dernier met en évidence sur une probable pathologie psychologique de la mère. “Il a parlé de psychopathologie maternelle à tendance paranoïaque”, affirme Pierre*.
Affaires sans suite et refus de garde alternée
À l’issue des deux gardes à vue, dans le cadre des deux procédures, les affaires sont classées sans suite. C’est Pierre qui se tourne alors à son tour vers la justice :
“J’ai déposé plainte contre elle pour dénonciation calomnieuse”, plainte qui n’avait pas la formalité requise, qui n’aura pas donné suite.
La décision de la garde de l’enfant a été prise en quelques jours, rapporte le père :
“Je me suis retrouvé face à un juge qui ne s’est pas emmerdé. Elle n’a pas lu le rapport. Elle a dit que comme l’enfant n’a pas vu son papa pendant le temps de l’enquête, ça serait trop violent pour l’enfant de revenir sur une garde alternée”.
Aujourd’hui, une procédure d’assignation de divorce pour faute est en cours. Celle-ci pourrait aboutir à une nouvelle organisation de la garde d’enfant, espérée par ce père, qui souhaite « être présent pour sa fille ».