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Vidéo – Décès d’Elianna : un violent coup de pied à l’origine de sa mort ?

Le calvaire enduré par la petite Elianna, décédée le 28 mars 2018 à l'âge de 2 ans, a été longuement exposé lors de cette première journée d'audience devant la cour d'assises. Selon les experts médico-légaux, un coup de pied est probablement à l'origine du décès de l'enfant.

Ecrit par RL - MA – le lundi 03 mai 2021 à 19H05

Ouverte ce lundi matin, l’audience de la mère et du ti père d’Elianna s’est poursuivie cet après-midi devant la cour d’assises. [Après avoir entendu les réfutations des accusés, les détails de l’autopsie et le résumé de l’enquête]urlblank:https://www.zinfos974.com/Mort-d-Eliana-La-mere-et-le-ti-pere-face-a-face-devant-la-justice_a168753.html , les jurés ont assisté au témoignage de l’éducatrice spécialisée qui suivait la famille. Celle-ci affirme que lorsqu’elle est passée au domicile de Pascaline Guilgori (la mère d’Elianna) pour établir le planning de visite de la fille aînée, Elianna était en bonne santé, et jouait dans la cour. C’était le 28 mars 2018, quelques minutes avant le décès de la fillette. 

Selon ses dires, la maman était informée depuis le 21 mars 2018 que les deux plus jeunes enfants allaient être placés pour des raisons de carence éducative. Il avait en effet été décidé que les enfants ne devaient plus vivre dans cette atmosphère de violence que la maman subissait du fait de ses différents conjoints successifs.

« Relation fusionelle »

Pour autant, l’éducatrice spécialisée est catégorique : Pascaline Guilgori était très câline avec sa fille et la grossesse, intervenue lorsqu’elle était encore en couple avec le père, était désirée. La petite fille, selon elle très attendue par sa maman, n’aura malheureusement pas eu le temps d’être protégée par les services sociaux.

« La relation qu’elle avait avec Elianna était très fusionnelle », indique l’éducatrice spécialisée, répondant à l’avocat général. Elle ajoute qu’elle avait plusieurs fois soupçonné la mère d’être violentée et avait constaté une fois sa joue rouge et gonflée. Pascale Guilgori avait alors nié les violences, expliquant qu’elle s’était fortement grattée. « Il fallait sortir les enfants de cet environnement violent ». 

L’éducatrice ajoute que la mère a toujours nié avoir été battue, mais qu’elle s’attendait un jour à des aveux de sa part. « Elle était dans la banalisation de la violence », commente-t-elle, soulignant que pour elle, avoir ses enfants près d’elle était une manière de les protéger.

« Elle a énormément souffert »

C’est ensuite au tour d’une experte médico-légale de passer à la barre. Celle-ci décrit l’aspect congestif du cerveau sans lésion visible, ainsi qu’une infiltration hémorragique au niveau du poumon droit, avec un épanchement de faible quantité. Par ailleurs, des fractures sont décelées dans le foie  (sur les 3/4 du foie), mais aussi au niveau du rein droit, avec une présence importante de sang.

D’où viennent les lésions ? Si les ecchymoses au niveau du thorax et du sternum sont imputables au massage cardiaque, les lésions au thorax, à l’abdomen, au poumon, au foie et au rein ont été causées par un mécanisme contendant (mécanisme de pression entraînant un éclatement). L’experte précise que la fillette a perdu plus de 25% de sang par rapport à son poids, ce qui a entraîné un arrêt cardiaque.

Elle ajoute que l’hémorragie méningée à trois endroit n’a pu être provoquée que par la violence d’un tiers. Plusieurs coups auraient été portés. Elle aurait aussi pu être projetée « Le décès n’a pas été immédiat et elle a énormément souffert (…) Ça a dû durer entre 30 et 45 minutes », estime-t-elle. Aurait elle pu être sauvée ? « Elle aurait pu être sauvée avec une intervention urgente, mais malgré cela le pronostic aurait été réservé en raison de la perte importante de sang », explique-t-elle.

Si la fillette est tombée de sa hauteur sur un galet le matin de son décès, « cela ne peut pas être à l’origine du décès », précise l’experte, répondant à une question de la défense et rappelant que le gabarit de Elianna était si petit qu’une femme ou un homme pouvaient être à l’origine de ces lésions.

« Un choc violent et délétère »

Un autre expert, mandaté par le juge d’instruction, confirme en visioconférence qu’il s’agit d’un choc violent et délétère qui ne peut être occasionné que par un adulte. « Par un coup de pied par exemple alors que l’enfant est allongé sur un lit, ou par projection de l’enfant ».

Vu l’importance du traumatisme de l’enfant et les douleurs entraînées, l’enfant a dû certainement crier fortement et audiblement », suppose-t-il. Selon lui, l’impact du coup, qui est situé à l’arrière de l’enfant, est intervenu après son coucher, pendant la sieste. 

La perte de connaissance aurait été brutale, entraînée par le changement de position de la fillette. Il explique qu’allongée, elle était déjà dans un état précaire mais vivante. Le sang est resté séquestré dans les membres inférieurs quand elle s’est levée. Combien de temps a-t-elle pu survivre dans cet état ? « Il est possible que le coup ait été porté moins de 2 heures avant le décès », poursuit-il. Mais avec les éléments des analyses, « vu l’aspect du foie, la durée d’évolution a été courte vraisemblablement inférieure à 2h, et possiblement inférieure à une demi-heure ».

Selon l’expert, c’est bien un coup de pied qui apparaît le plus plausible. « Cette petite fille a-t-elle était prise pour un ballon de football ? », questionne la présidente, s’excusant auprès de la famille pour la rudesse de la question. « Oui, elle a été shootée, madame la présidente », répond-il, avec le respect dû à la jeune victime, soulignant que le coup aurait pu être porté aussi bien par un homme que par une femme. Les déclarations des accusés, qui seront entendus demain, sont très attendues.

Les avocats de Pascaline Guilgori, Cédric Babas (le ti père) et de la partie civile nous ont fait part de leurs impressions à l’issue de cette première journée d’audience : 
 

 

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