Une violente bagarre a éclaté samedi vers 18h entre deux groupes d’individus, à Sisco, une petite station balnéaire située à une douzaine de kilomètres au nord de Bastia, après que des touristes se trouvant sur la plage aient pris en photo des femmes maghrébines en train de se baigner en burkini. Une vive altercation s’en est suivie entre un groupe de jeunes gens résidant au quartier populaire de Lupino, se trouvant non loin de là, et les vacanciers.
Selon un témoin de la scène, plusieurs hommes plus âgés, d’origine maghrébine, sont alors arrivés, munis de hachettes, et s’en sont pris à un groupe de jeunes Corses, âgés de 15 à 18 ans, dont l’un a été accusé d’avoir pris des clichés et des vidéos de la scène. Il a été tabassé.
Des parents des jeunes Corses sont à leur tour intervenus et deux d’entre eux ont été blessés avec des harpons. Leurs jours ne sont pas en danger.
Au total, une quarantaine de Corses ont pris à partie une dizaine de membres de trois familles d’origine maghrébine à l’origine des incidents, malgré la protection des forces de l’ordre. Deux des pères issus de ces familles ont été blessés pendant ces échauffourées. L’un d’eux s’est vu délivrer une ITT de dix jours.
Une voiture a été renversée et deux autres incendiées après que des femmes maghrébines aient percé les pneus de véhicules d’habitants du village. Un début de feu dans le maquis, rapidement maîtrisé par les pompiers.
Il a fallu l’intervention d’une centaine de gendarmes et de CRS pour que les choses se calment, vers 22h samedi soir.
Depuis, la tension est à son comble à Bastia et l’on redoute des heurts intracommunautaires.
Les manifestants ont dénoncé une « agression caractérisée » contre plusieurs enfants de leur village qui se baignaient sur cette petite plage. Faute de réponse « satisfaisante » selon elles, la foule a crié « aux armes, on va monter parce qu’on est chez nous« , avant de se diriger vers une des cités du quartier Lupino, dont les gendarmes mobiles bloquaient l’entrée.
Les manifestants sont malgré tout parvenus au pied d’un immeuble dans lequel habitaient plusieurs des jeunes impliqués dans les incidents de la veille, et se sont ensuite dirigés vers l’hôpital de Bastia où les forces de l’ordre ont dû tirer des grenades lacrymogènes après avoir reçu des pierres sur leurs camions. La foule s’est finalement dispersée dans le calme.