Cette conférence se tient actuellement dans tous les pays membres de l’Union européenne. Cet exercice national prendra la forme de 18 conférences régionales qui se tiendront sur deux week-ends au mois de septembre, réunissant pour chacune d’entre elles entre 30 et 50 citoyens tirés au sort et représentatifs de la diversité de leur territoire.
La France a souhaité mener un exercice inédit des consultations des citoyens sur leurs attentes par rapport à l’Europe et aux changements qu’ils souhaitent voir arriver d’ici 2035. Un travail de consolidation nationale aura lieu à Paris à la mi-octobre.
La Réunion est également partie prenante de cette consultation, les sujets d’actualités européennes étant très nombreux dans l’île, comme l’a rappelé la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, qui plaide pour une Europe « plus sociale et plus humaine ».
« Depuis 60 ans, l’Europe a tant fait, que ce soit en termes de marché unique, de politique régionale ou de monnaie unique. Mais elle a oublié l’essentiel, à savoir de faire des Européens des acteurs de sa politique. Aucun grand projet ne peut se faire sans adhésion et sans la volonté des peuples », a rappelé la locataire de la Pyramide inversée.
Elle ajoute : « L’Europe est certes un espace de solidarité entre les pays membres mais elle doit devenir un projet social pour les Européens. Nous vivons et vivrons mieux au sein d’une Europe solidaire et unie, qui ne laisse personne sur le bord du chemin. L’emploi doit devenir la priorité n°1 de l’Union ».
De son côté, Clément Beaune a relevé des avis très contrastés sur la question de l’Europe. « Il y a des gens qui pensent que le Brexit était une bonne chose et d’autres que c’était la pire chose arrivée à l’Union européenne depuis 30 ans. Tant mieux : on ne confronte jamais les points de vue de manière approfondie, sereine et démocratique sur l’Europe », explique le secrétaire d’Etat.
Les propositions, les espoirs et même les critiques des citoyens concernant leur vision de l’Europe « ne vont pas se transformer en réformes lundi matin », tient à tempérer Clément Beaune. En revanche, et à quelques mois de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, leurs doléances seront tout de même prises en compte pour faire avancer les débats dans plusieurs domaines. « Si les citoyens nous disent qu’il faut faire plus pour le climat on essaiera d’en faire une priorité encore plus forte. S’ils nous disent que le sujet c’est le dumping social ou qu’on ne prend pas assez en compte les territoires comme celui de La Réunion parce qu’il est éloigné du cœur géographique de l’Europe, nous les proposerons au niveau européen » :