La disparition de ce bâtiment, laissé à l’abandon depuis des années, marque un tournant dans le paysage urbain qui s’apprête à accueillir une nouvelle entrée Ouest.
À proximité de la Gare du Nord, les premiers coups de grue de la démolition de l’ancienne bibliothèque de prêt du chef-lieu, rachetée au conseil départemental en 2014, ont été donnés ce matin, en présence de la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts. La déconstruction va durer deux semaines pour le bâtiment et deux mois avec le béton au sol. « Le travail de replantation interviendra avant la fin du premier semestre 2022 et il faudra attendre ensuite trois ans pour que la forêt devienne effective », indique la maire du chef-lieu.
Cette démolition entre dans le cadre de la réfection du Barachois et de l’aménagement des longères. L’ancienne bibliothèque de prêt sera, à terme, remplacée par une micro-forêt constituée d’espèces adaptées au bord de mer.
“Faire de Saint-Denis une ville jardin”
Ce projet se veut par ailleurs porté sur l’écologie. Les travaux de démontage de la structure s’accompagnent d’une mission de recyclage des matériaux. Béton, métal, cuivre seront tous réemployés dans une démarche d’économie circulaire, précise la municipalité. Concernant le béton, celui-ci permettra d’obtenir un matériau très solide pour l’aménagement des combles, routes et parkings.
« Nous avançons pas à pas sur le toilettage du front de mer pour qu’il soit attractif et que les gens puissent apprécier », indique Ericka Bareigts, qui met en avant « l’approche moderne, économique et durable » de cet espace. En effet, cette future forêt urbaine vient compléter le projet porté par la municipalité qui souhaite faire de cet espace une nouvelle zone d’activités récréatives en soirée et le week-end. A noter que la longère qui jouxte la désormais ancienne bibliothèque a été attribuée à l’entreprise V and B pour son projet de cave et de dégustation. « Ces deux projets participent au renouveau du front de mer, dynamisé par l’ouverture d’un multiplexe d’ici la fin de l’année et l’implantation de deux hôtels quatre étoiles, dont un est déjà ouvert », explique la municipalité.
Cette dernière ajoute que la végétalisation de cet espace apportera dans le même temps une réponse au réchauffement climatique en contribuant à capter du CO2, et en offrant des îlots de fraîcheur. Cette forêt constituera alors un écosystème autonome qui pourra vivre sans intervention des services. Le design de cette micro-forêt urbaine s’inspire des travaux du botaniste Akira Miyawaki, disparu le 16 juillet dernier à l’âge de 93 ans. Miyawaki a développé une méthode de re-création de forêts indigènes sur des sols appauvris et des sites déforestés. La micro-forêt comprendra une composition d’espèces adaptées aux embruns et à la vie en bord de mer.