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Vidéo – A la traîne, l’Est ne veut pas rater le train des Régionales grâce à Huguette Bello

?Séquence dédiée à la micro-région Est ce mercredi pour Huguette Bello, tête de liste aux Régionales. L'occasion aussi de redécouvrir à quel point la famille socialiste est déchirée depuis des années.

Ecrit par Samuel Irlepenne – le mercredi 12 mai 2021 à 23H04

« Je continue à travailler avec l’ensemble des forces de progrès pour ces régionales. J’ai le plaisir d’être accompagnée par des personnes représentant les forces de gauche dans l’Est », lance Huguette Bello à l’entame de sa conférence de presse à Saint-Benoit,. Une conférence qui a débuté par un [hommage rendu à Jean Yves Dalleau]urlblank:https://www.zinfos974.com/Jean-Yves-Dalleau-s-est-eteint-dans-la-nuit-a-Toulouse_a169244.html .

Aux côtés de la maire de Saint-Paul, de fidèles lieutenants qui étaient sur sa liste déjà en 2015. Joé Bédier (6ème en 2015), Philippe Le Constant (10), Jean-Luc Saint-Lambert (30) et Wilfrid Bertile (46), auxquels vient s’ajouter désormais le député Jean-Hugues Ratenon,

« Aujourd’hui, c’est un honneur pour moi de compter sur le soutien de ces personnalités de gauche dans l’Est. Ce sont des personnes qui ont le sens des valeurs et qui sont déterminées à faire bouger les lignes pour que l’Est soit cette micro-région dynamique et entreprenante. Les terres de l’Est sont accueillantes, authentiques et chaleureuses. L’Est se distingue de l’île par rapport à ses singularités et ses beautés, ses ressources, ses compétences et son savoir-faire intéressants qui mériteraient d’être mieux accompagnés », déclare la candidate PLR. 

Dans la droite ligne de ses prises de parole sans concession dans l’hémicycle de la pyramide inversée, Huguette Bello estime qu’il faut « qu’il y ait à la Région une alternative puissante par rapport à la majorité sortante. » 

En matière économique, l’équipe d’Huguette Bello dresse le constat d’une micro-région la moins bien pourvue de l’île. Les faits sont parlants sur un premier point : son attractivité en berne. Elle perd le plus de personnes, étudiants et actifs, comparé aux autres régions. 

« La majorité régionale n’a pas eu d’ambition »

« Pour attirer les entreprises, on ne peut pas compter sur le levier fiscal. Il faut repenser l’offre économique. La Région a un travail à mener sur l’attractivité de l’Est », exhorte-t-elle. Autre indicateur : l’Est compte 2 des 3 communes de l’île où le taux de pauvreté dépasse 50%. La liste Bello promet une vraie réflexion sur le pouvoir d’achat des familles dans l’Est à travers notamment la baisse des charges fixes en matière de transport de première nécessité. 

L’Est, c’est aussi plus de 39% des jeunes sans emploi et sans études. « La question du décrochage et de l’insertion des jeunes sont particulièrement sensibles. La majorité régionale n’a pas eu d’ambition dans ce domaine », déplore la tête de liste qui a officialisé sa candidature [il y a un mois dans une lettre adressée aux Réunionnais]urlblank:https://www.zinfos974.com/Huguette-Bello-officialise-sa-candidature-aux-Regionales_a167930.html . 

« Pourquoi ne pas délocaliser la technopole à Saint-André ? C’est la Région qui finance l’incubateur via le FEDER. Il y aurait complémentarité entre le centre de formation numérique et la pépinière d’entreprises. Le numérique à la Réunion, c’est plus d’1 millard d’euros, 500 entreprises et l’un des secteurs les plus dynamiques. En matière d’innovation, nous avons un vrai savoir-faire en entreprises spécialisées dans la construction, notamment du bâti tropical à l’image du centre d’innovation et de recherche du CIRBAT à Saint-André », développe la liste de gauche. 

Huguette Bello et ses hôtes évoquent d’autres pistes sur les thèmes du tourisme et des transports. « Il conviendrait de développer une offre touristique de loisirs. On y va seulement lorsque le volcan entre en éruption mais il y une forêt merveilleuse. L’Est offre un potentiel touristique exceptionnel mais la micro-région ne compte que 8% du nombre de lits de l’île ». La candidate propose un financement de ces structures avec notamment des projets agrotouristiques. 

« Il faut arrêter avec autant de projets de transports qui se font concurrence »

Quant aux embouteillages, « qui n’en finissent plus avec 90.000 automobiles/jour dans le sens Saint-Benoit vers Saint-Denis », la liste Huguette Bello annonce être « favorable à la mise en place d’un réseau ferré en interaction avec les communes ou les intercommunalités et non pas d’une route des Hauts des l’Est. « Nous faisons le choix d’une solution de transports propre tout en ne creusant pas le déficit de la Région. Il faut arrêter avec autant de projets de transports qui se font concurrence. On ne peut pas avoir un projet porté par la Région et un autre par la Cinor », illustrent-ils l’enchevêtrement des initiatives dans le nord de l’île.

Interrogés sur leur soutien accordé à Huguette Bello plutôt qu’à Ericka Bareigts, les socialistes Le Constant, Saint-Lambert et Bertile ont exposé tour à tour leur choix. Les deux premiers sont pourtant toujours secrétaires PS dans leur commune respective. Et rappelons au passage que le dilemme ne se posait pas il y a six ans puisque Gilbert Annette était numéro 2 sur la liste Bello, dès le 1er tour.

Concernant le premier, la réponse est pour le moins radicale. Huguette Bello est la seule avec qui il dit avoir échangé. « Il y a des alliances conclues. Nous en prenons acte mais je n’ai jamais été informé. J’aurais aimé donner mon avis. Je poursuis 6 ans après ce combat avec celle qui a été notre tête de liste en 2015. Il y a ceux qui disent qu’ils sont socialistes et d’autres : je suis socialiste », ironise Philippe Le Constant. 

« Le train du rééquilibrage » selon Ratenon

Jean-Luc Saint-Lambert évoque le même scénario. « A aucun moment je n’ai été contacté. On ne nous connaît pas », déplore l’ancien maire de la Plaine des Palmistes. « Aux côtés d’Huguette, on aura une écoute attentive. Nos compétences seront prises en compte, compare-t-il avec les méthodes supposées de la liste de gauche concurrente.  

Enfin, Wilfrid Bertile commente un exemple tout récent de déchirement entre anciens du PS, celui du rapprochement, affiché pas plus tard qu’hier, entre Didier Robert et Michel Vergoz. « Vergoz je l’ai connu en 81, il était responsable des jeunes giscardiens. Il est venu au PS, a été 1er secrétaire et est devenu sénateur, puis maire macroniste. Lorsque j’écrirai mes mémoires, je dirai qu’il est arrivé jeune giscardien et est reparti vieux macroniste », formule-t-il son jugement sur l’ancien numéro 1 local du parti à la rose. 

 

 

ILS ONT DIT :

  Wilfrid Bertile :
« L’Est comme l’a dit Mme Bello est peut-être la région la plus originale de la Réunion parce que c’est la Réunion authentique, verte, humaine, avec une économie de plantation sucrière qui s’est maintenue. Toute la base de notre histoire aussi. 

L’Est c’est la grande région énergétique de la Réunion avec Bois Rouge, les éoliennes, un climat qui permet de développer les cultures identitaires (bananes, vanille). C’est vrai que lorsque l’on parle de disparité régionale à la Réunion – je parle en tant que géographe – on considère que l’Est est la région la plus défavorisée. Il appartient aux autorités locales de développer un certain nombre d’activités dans l’Est. C’est la région d’avenir de la Réunion car elles est plus attractive sur le plan de l’habitat avec des terrains moins chers qu’ailleurs mais il faut diversifier son économie. « 

Jean-Luc Saint-Lambert :

« Mes camarades ont insisté sur ce déséquilibre entre les régions. Pendant des années on parlait de déséquilibre nord/sud. Il faut voir maintenant l’Est avec des yeux de Chimène. C’est une micro-région avec des atouts incroyables et on se contente de peu dans l’Est alors que d’autres régions il y a un appétit de projets. J’aimerais qu’avec la mandature de Mme Bello on regarde l’Est avec d’autres yeux et rééquilibrer le développement en faveur de l’Est et les hauts de l’Est. »

Joé Bédier :
« Je suis conseiller régional sortant et tout au long de cette mandature j’ai toujours insisté sur ce rééquilibrage. Quand on regarde les chiffres de l’INSEE, l’Est accuse les plus mauvais chiffres. A qui la faute ? Je suis désolé mais je n’ai pas eu de responsabilité depuis des décennies dans cette micro-région mais maintenant si on veut être cohérent et qu’on avance, il faut l’être avec toutes les grosses collectivités. Si on parle aménagement du territoire, comment peut-on se développer sans l’aide de la Région ou des intercommunalités ? 

Le développement économique, qui est une compétence majeure de la Région, on en a fait quoi ? Pour moi la Région c’est aujourd’hui et malheureusement une espèce de gabier. Dans l’Est, Saint-André est la plus grosse commune. Peut-on imaginer une ville de cette envergure en France qui ne possède pas de zone d’activité ? De plus, nos communes dans l’Est sont complémentaires mais cela passe par une volonté de dire on arrête et on se met au travail et aller à l’essentiel. « Gérer par deux fois une région comme La Réunion c’est largement suffisamment, il peut y avoir usure » (en s’adressant à Didier Robert). »

Jean-Hugues Ratenon :
« Le soleil se lève à l’Est et Didier Robert nous a mis dans le fénoir ». Il faut une présidence de confiance, d’intégrité. 
Le choix de soutenir Huguette Bello, c’est le choix d’une gouvernance à venir, partagée oui, mais avec des personnes à la tête qui donnent une garantie d’intégrité et on ne retrouve pas ça ailleurs. Elle a fait la démonstration que quand elle dit, elle fait, que l’argent public doit être respecté. C’est demain ce grand projet que j’appelle le train du rééquilibrage, c’est ce projet de voie ferré. On a perdu trop de temps. 

Hier j’ai vu un « mariage » trait d’union (référence à la conférence commune Didier Robert/Vergoz) qui dure en fait depuis très longtemps mais qui a surtout plombé le développement de l’Est et surtout le tram-train. Il faut sortir des égos et des arrangements de derrière la cuisine et pour moi il n’y a pas d’autre voie que cette liste menée par Huguette Bello. Redonner confiance c’est aussi la clarté: « on est de gauche et c’est une liste de gauche avec un projet de gauche. Ce n’est pas l’Est au détriment des autres micro-régions mais l’Est a besoin de justice. »
 
Philippe Le Constant :

« L’Est est la région la plus pauvre de l’île. A Saint-Benoit nous aussi on a essayé lorsqu’on avait les moyens pour aider l’Est à avancer avec la mise en place de l’IRTS ou encore le Pôle Bois (scierie à côté de la CIREST). Nous nous sommes battus pour l’installation de ces infrastructures afin de faire avancer les choses. Mais que peuvent faire les maires par rapport à ce déséquilibre ? 

J’ai été président de la CIREST et avec les élus nous avions essayé de faire bouger les choses sur le tourisme avec la création de l’OTI Est. Les gens ne viennent plus à La Réunion pour les plages mais pour le tourisme vert. 

Concernant les transports, nous nous sommes battus sur un TCSP entre Saint-André/Saint-Benoit. Nous avions obtenu le financement de la Région, de l’Europe et puis un maire (Jean-Paul Virapoullé) décide de ne plus le faire quand il a retrouvé le fauteuil de maire en 2014.

C’est une chance que les élections aient lieu le même jour car nous avons la possibilité dans l’Est qu’il y ait une même majorité au Département et à la Région. Une des priorités à venir pour ces deux collectivités est un aménagement plus harmonieux de l’Est. Pas besoin de « trait d’union » car c’est de la pure communication, mais d’un engagement déclaré des deux collectivités précitées pour qu’elles travaillent de concert pour que l’Est rattrape son retard.

Je suis heureux d’être à côté des deux premiers élus de l’Est : le député Ratenon et le maire de la plus grande ville de l’Est, Joé Bédier. Notre projet est partagé par des élus de premier plan. Moi ma place est naturelle auprès d’Huguette: en 2015 j’étais sur sa liste et à l’époque le 1er secrétaire fédéral du PS. Combien de fois je suis allé à Saint-Paul à sa permanence ou vice-versa pour préparer ce rassemblement. Nous avons réussi en 2015 à offrir ce rassemblement qui a permis de constituer une alternative au président sortant. 

En 2021, ce rassemblement est nécessaire pour gagner la Région. Il n’a pas pu se faire au 1er tour. Il aura lieu au second tour et ne nous trompons pas d’adversaire. Si l’Est n’a pas avancé d’un pouce depuis 10 ans, c’est qu’il y a le même président depuis 10 ans. Je regrette néanmoins que ce rassemblement des forces de gauche n’ait pas lieu au premier tour pour les élections à venir. Il y a néanmoins la possibilité de se rassembler pour le second tour. »

 

 

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