Hier, le CNOUS et le Conseil Général de la Réunion ont signé à Paris une convention-cadre destinée à améliorer l’accueil des étudiants réunionnais en Métropole. Dès la rentrée 2009,80% d’entre eux devraient bénéficier d’une plus grande facilité d’installation et d’une meilleure transparence vis-à-vis des aides existant en leur faveur.
Cette convention, voulue par Patrick Karam, est née du constat que beaucoup de jeunes ultramarins renoncent à entreprendre des études supérieures à cause des difficultés que cela entraine. Des difficultés matérielles, mais aussi des problèmes d’insertion liés à l’écart socioculturel pour certains, ou tout simplement à l’isolement pour d’autres. Le but de ce texte est donc d’informer de manière plus précise et d’accompagner plus étroitement le jeune qui désire intégrer un établissement métropolitain d’enseignement supérieur. En tenant compte du statut d’ultramarin de l’étudiant, il consiste également à corriger « une injustice républicaine » selon le délégué interministériel à l’égalité des chances de français d’outre-mer.
Pour y parvenir, la convention permettra la mise en œuvre de 3 mesures concrètes.
Avant son départ, le lycéen en classe de terminale recevra une information individualisée sous forme d’un courrier présentant l’ensemble des aides auxquelles il peut prétendre. De son côté le CNOUS s’est engagé à lui fournir toute information pratique visant à simplifier ses démarches s’agissant de son inscription dans son établissement, de sa vie pratique en général (transport, restauration, loisirs …).
Sur place, à niveau de bourse égal, la priorité lui sera accordée en matière de logement auprès des CROUS.
Enfin, si l’étudiant souhaite poser des questions ou demander une assistance, il pourra s’adresser à des étudiants-référents. Sorte de tuteurs, ces derniers seront présents dans les 3 académies d’Île de France ainsi que dans le sud de la France, régions les plus prisées des étudiants réunionnais. Ils feront partie d’un réseau composé exclusivement d’ultramarins ayant déjà vécu l’éloignement et plus à même de dispenser des conseils au nouveau-venu. Monsieur Jean-François Cervel, président du CNOUS, a jugé que cette idée répondait précisément à l’objectif d’amélioration de l’accueil. Monsieur Bruno Mamindy-Pajany, conseiller général, a souhaité mettre l’accent sur le côté « humain » et « chaleureux » de cette disposition. Surtout lorsqu’on connait le choc culturel mais aussi météorologique auquel peut-être confronté un primo-arrivant. Concernant la convention dans son ensemble, il l’a considérée comme une étape de plus dans la construction de l’égalité des chances.
Cet accord qui a reçu l’aval de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est valable un an. Son initiateur espère qu’il aidera à faire émerger une élite. La Réunion est le premier département à le signer. Suivront la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane.