

Allons-nous vers une variabilité des prix chez les médecins généralistes ? Dans son rapport remis ce matin au Président de la République ainsi qu'à Xavier Bertrand, nouveau ministre de la Santé, Elisabeth Hubert, également ministre de la Santé en 1995 (ndlr : pendant six mois seulement avant d'être remercié par Alain Juppé), a évoqué cette piste qui devrait être reprise, dès le premier semestre 2011, par l'exécutif sous forme de projet de loi.
Le 16 avril dernier, Nicolas Sarkozy annonçait, à l’occasion d’un déplacement en Seine-Saint-Denis, sa décision de confier une mission sur la médecine de proximité à l'ancienne ministre de la Santé.
Une réforme envisagée sous la pression et "les messages d’inquiétude exprimés par les médecins" a affirmé ce matin Elisabeth Hubert. L'objectif avancé : relancer la médecine libérale et enrayer la désertification médicale.
Jusqu'au triple du prix de base de 22 euros
La crise que traverse la médecine libérale ne date pas d'hier. En premier lieu réside l'éternel débat de la fixation du coût des actes médicaux.

A ce titre, le rapport préconise tout simplement l'instauration d'un tarif fluctuant à raison du "caractère difficile ou non dans l'établissement du diagnostic". Les prix, selon le rapport, pourraient s'échelonner de la moitié du tarif actuel, soit 22 euros, pour un rendez-vous de simple formalité, à 70 euros pour "une consultation longue et difficile".
Favoriser la mobilité des jeunes médecins sur tout le territoire
Se parant de toute critique que pourrait soulever cette mesure sur le surcoût éventuel pour l'Assurance maladie, Elisabeth Hubert fait valoir que les caisses de Sécurité sociale pourront repérer les médecins qui réclameraient des tarifs élevés non-justifiés car celles-ci disposent déjà des "profils des médecins et des caractéristiques de leurs pratiques".
L'autre volet du rapport aborde la problématique de la désertification médicale sur le territoire français. Sur ce point, le rapport propose "d'installer des jeunes médecins dans des locaux mis à disposition par les collectivités locales" pour favoriser leur mobilité dans les zones retirées.
En attendant un éventuel remplacement du prix unique de la consultation chez le médecin généraliste, celui-ci passera, cette fois-ci c'est une certitude, de 22 à 23 euros le 1er janvier 2011.