"Assez, assez, assez". Michel Vergoz, chef de file du PS au sein de l’hémicycle régional revient sur une matinée "ahurissante" selon lui, passée dans le vase clos de la commission permanente de la pyramide inversée. Pour l’élu, la plaisanterie a assez duré.
Il faut dire que Michel Vergoz fait partie de ceux qui ont suivi le lancinent projet de nouvelle route du Littoral depuis la décennie 90. "L’heure n’est plus aux études. En 1998, le Conseil régional, à l’unanimité, avait affirmé qu’une route sécurisée était la priorité de ses priorités. Treize ans après, on en est toujours là", peste Michel Vergoz avec la verve qu’on lui connaît.
Le scénario catastrophe
Sans vouloir créer de polémique sur les positions d’un autre groupe, l’élu rappelle que le PS a voté, lui, à l’unanimité, justement à cause du caractère "urgent" de ce futur ouvrage, s’il voit le jour… "Ce soir, demain, dans deux jours, la Réunion peut être victime d’un éboulement de masse. Je ne pense pas uniquement à d’éventuelles victimes, mais aussi à ces dizaines de milliers de travailleurs qui ne pourront poursuivre leur activité économique. Avez-vous pensé à l’activité de l’aéroport par exemple ? En 2006, la perturbation n’avait duré qu’une quinzaine de jours, là je vous parle d’une paralysie beaucoup plus importante et ça il faut le garder à l’esprit. Il faut conclure !".
Revenant sur le déroulé de la commission permanente, Michel Vergoz est resté abasourdi par la teneur des propos. Hauteur du viaduc en cas de vague haute, nombre d’avis positifs contre avis négatifs qui ressortent de la concertation publique (voir notre [précédent article]urlblank:http://www.zinfos974.com/Nouvelle-route-du-littoral-Le-bilan-de-la-concertation-publique_a29785.html ), bref "l’heure n’est plus à la discussion", exhorte le conseiller régional.
"Certes la procédure l’impose mais ce débat a déjà eu lieu tout au long de l’année 2004", se souvient-il. Avec la nouvelle mouture du projet "nous n’en sommes qu’à des différences à la marge", tempère-t-il.
Des discussions internes qui mériteraient d’être exposées
"Ce qui a fondamentalement changé entre ce qui avait été annoncé entre 2008 et 2009 et que j’avais réclamé au nouveau président de Région, c’était que l’on passe d’un mode 2×2 à 2×3 voies pour préserver le TCSP. J’ai toujours perçu qu’il fallait régler cette affaire-là en même temps que le transport collectif. Mais rappelez-vous, dans l’idée de l’ancienne majorité, la nouvelle route du Littoral venait après le projet Tram-Train. Cette dissociation s’est faite en mars 2005", dit, incollable sur le sujet, Michel Vergoz.
Devant un projet que "les Réunionnais devraient tous s’approprier", en bon lobbyiste, Michel Vergoz a formulé le souhait que ces débats à huis clos sur la route du Littoral aient lieu aux yeux de tous. Mais l’essentiel n’est pas là, le message doit passer : "Assez, assez, assez", répète l’homme politique, car "ça fait 13 ans que ça dure".