Le 23 octobre dernier, E T. devait répondre de violences envers des policiers. Ne reconnaissant pas les faits lors de la première audience, il demandait un renvoi pour préparer sa défense. Ce lundi, alors qu’il avait été placé sous contrôle judiciaire, il comparaissait libre devant les juges. Pour lui, rien n’a changé depuis 4 semaines, il n’a rien fait !
Tout commence par un contrôle de la BAC dans un quartier dionysien. Lors d’un contrôle pour non port du masque, un homme est pris avec des rouleaux de zamal dans son sac. Il tente de s’enfuir, mais est pris de court par un policier. Il se fait alpaguer par le t-shirt.
Il ne s’en laisse pas conter et, à son tour, agrippe le policier par son t-shirt. S’en suit une explication qui va tourner court suite à l’intervention de son frère – le prévenu – qui sort en furie d’un commerce non loin de là. Il rameute tous les jeunes du quartier en les incitant à jeter des pierres sur les forces de l’ordre pour libérer son cadet. Les policiers ont tout juste le temps de se protéger. L’individu s’enfuit et le véhicule de Police reçoit un gros galet sur le pare-brise qui éclate.
« Venez venez, on va les défoncer ! »
E T. reconnait avoir été sur place mais nie farouchement les faits qui lui sont reprochés. Un des policiers, présent à l’audience, le confond une fois encore, attestant formellement qu’il est l’auteur des faits. « Nous étions très proches du véhicule, tout est arrivé en même temps. « Venez venez, on va les défoncer !, » criait t-il aux jeunes », témoigne-t-il à la barre. Que nenni, E T. maintient sa version contre vents et marées. Il atteste même être intervenu car les policiers agressaient son frère, qui lui, ne donne pas cette version.
« C’est fou comme on trouve rapidement du travail lorsqu’on est sous contrôle judiciaire ! »
Le conseil des parties civiles, qui le reconnaît comme un des caïds du quartier ironise : « C’est fou comme on trouve rapidement du travail lorsqu’on est sous contrôle judiciaire ! Il ne faut pas pousser mamie dans les orties, même son frère ne reconnaît pas de violences. Je vous rappelle qu’un contrôle de stup avait eu lieu juste avant dans ce quartier et à ce sujet, quand ce n’est pas lui, c’est son frère. Nous avons besoin des policiers plus que jamais, ils ont une mission de « salut » public ! »
« Il sort d’un commerce, harangue les jeunes et les motive à jeter des galets »
La procureure de la République enfonce le clou : « Ce sont fort heureusement des dégâts et des violences sans ITT ! Les policiers essuient une pluie de galets car il sort d’un commerce, harangue les jeunes et les motive à jeter des galets. Ce ne sont pas de petits impacts ! Il n’y a aucun élément qui l’innocente, pas même son frère ! Je demande 8 mois ferme aménagés d’un dispositif d’aménagement sous surveillance électronique compte tenu de sa situation professionnelle« .
« La parole d’un citoyen ne vaut pas moins que celle de trois policiers »
La défense met en avant « un état de tension lors du contrôle » et d’ajouter : « Les auditions de deux des policiers sont un copié collé, vous ne devez pas en tenir compte. C’est la parole de trois policiers contre celle d’un citoyen et l’actualité le montre bien, la parole d’un citoyen ne vaut pas moins que celle de trois policiers, d’autant que l’erreur est humaine. je vous demande de relaxer mon client des faits de dégradation et de violences car il y avait beaucoup de personnes présentes ce jour-là ».
Au final, E T. est reconnu coupable de l’ensemble des faits. Malgré un casier riche de 12 mentions et ayant produit un contrat PEC au début de l’audience, il est condamné à 10 mois de prison ferme. Le juge d’application des peines décidera prochainement de son futur logis pour les 10 prochains mois.