Alors que 80% de la vanille produite dans le mode provient de Madagascar, le journal [le Monde]urlblank:http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/05/vanille-de-madagascar-le-gout-amer-de-la-speculation_5058316_3212.html a enquêté sur les dessous de cette filière.
Depuis deux ans, les cours de la vanille ont explosé, passant de 65 euros le kilo en 2014 à 205 euros en 2015, indique le média, précisant que sur le marché international, il se négocie désormais autour de 400 euros.
Si les producteurs malgaches sont ravis de ramasser plus d’argent, cette bulle spéculative inquiète les professionnels du secteur. Certains mettent en garde les cultivateurs, jugeant cette rentabilité ponctuelle, et déplorent une qualité en berne.
« Les niveaux de prix et de qualité de la vanille malgache sont inversement proportionnels », assure un intermédiaire de la filière, dans des propos relayés par Le Monde. « Le taux de vanilline, qui garantit la qualité des gousses, est passé de 1,8 % en 2014 à 1,2 % en 2015. On se dirige vers un taux de 0,98 % cette année ».
Une déclin de qualité expliqué en partie par la peur des producteurs de voir les prix s’effondrer. Une peur les poussant à récolter les gousses avant qu’elles n’arrivent à maturité. Même chose pour la crainte de vols sur les plantations. Par ailleurs, son prix élevé poussent certains à gonfler artificiellement la quantité, notamment en les gorgeant d’eau. Le Monde met aussi en lumière un trafic dans lequel la spéculation sur la vanille permet de blanchir l’argent sale lié à l’exportation, pourtant interdite, du bois de rose.