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« Vanessa Miranville mène un assaut intolérable contre l’école publique »

Mise en place d'une école privée, rythmes scolaires, protocole de la mairie en cas de grève, forfait de la cantine... A une semaine du conseil municipal, les membres du collectif "Pour la Possession de demain" reprochent à la première magistrate une "gestion à la petite semaine sans ambition pour les enfants".

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 16 juin 2016 à 17H05
A une semaine du prochain conseil municipal, le collectif « Pour la Possession de Demain » a donné une conférence de presse pour dénoncer la « gestion à la petite semaine » de Vanessa Miranville en matière de politique éducative.
 
Principal motif de la colère : la mise en place d’un établissement privé catholique sur le territoire communal (délibérée au prochain conseil). Alors qu’il s’agit d’un transfert de l’école Saint-Charles de Saint-Paul vers la Possession, François Fasquel, Jean-Hugues Savigny et Patrice Loriol mettent en garde sur le coût d’une telle mesure. « Le coût s’élèverait à 264 000 euros annuels minimum », alertent-ils.

Si la municipalité justifie la mise ne place de cette école par la saturation des établissements publics, selon François Fasquel, la réalité est toute autre : « Ce sont des mensonges, les chiffres officiels du rectorat démontrent que le taux d’occupation est en-dessous des 90%, il n’y a aucune urgence. Et si dans certains quartiers la situation est tendue, c’est de la faute de la majorité », tacle-t-il, soulignant au passage que « la Zac de ville a pris du retard, normalement le premier groupe scolaire aurait dû être livré à la rentrée 2016 ».

« Une mise en péril de la mixité sociale »

De son côté, Patrice Loriol rappelle que madame le maire « n’a eu de cesse de dire que les établissements étaient délabrés et vétustes » et s’indigne : « Commençons par entretenir les écoles existantes et à les réhabiliter ! ».  Ce à quoi Jean-Hugues Savigny ajoute : « Vanessa Miranville mène un assaut contre l’école publique qui est intolérable ».
 
Les trois hommes soulèvent un autre problème. « C’est une mise en péril de la mixité sociale, alors même qu’elle est nécessaire au bon épanouissement des écoliers », soulignent-ils, pointant du doigt que les écoles privées sont souvent fréquentées par les enfants des foyers les plus aisés, étant donné le coût de la scolarité.
 

Pour Patrice Loriol, avec cette école privée, la première magistrate « en manque de popularité » entend draguer les parents CSP+ (catégories socio-professionnelles supérieures). « Certains élus sont très proches de l’organisme de gestion de Saint-Charles et scolarisent déjà leurs enfants dans cette institution », complète François Fasquel, pour qui il s’agit là de la principale motivation.  « Le fait qu’elle déménage dans la commune est une aubaine pour eux ».  De plus, estimant que « l’exécutif local n’a pas à se mêler des affaires des confessions », le membre de l’opposition ajoute : « Ça n’est pas à l’exécutif d’être facilitateur d’une telle implantation ». 
 
Pour donner plus de poids à leurs propos, les membres du collectif ont organisé une consultation de la population ce samedi, au marché forain. Sur la centaine d’avis récoltés, 85% (dont Huguette Bello) sont contre.

« Un déni de démocratie »
 

Outre le cas de l’école privée, les trois hommes ont tenu à évoquer l’organisation de la semaine scolaire qui sera mise en place à la rentrée 2016. Ils jugent ici Vanessa Miranville coupable de « déni de démocratie ». Déjà, ils estiment que l’élue a proposé deux options « au rabais » dans lesquelles les parents vont « perdre beaucoup ». Ensuite, alors que la municipalité a soumis aux 21 conseils d’école ces deux options, et que l’option 1 a récolté la majorité des suffrages, ils reprochent à la ville d’avoir adressé un courrier au rectorat expliquant que la majorité portait son choix sur l’option 2. 
 
Pour eux, cela ne fait aucune doute, l’élue n’a « aucune ambition pour les enfants ». Les membres du collectif reprochent en effet à cette option de se vanter de permettre « un week-end prolongé pour les enseignants, et deux demi-journées libérées » pour les élèves. « Son ambition est de faire des économies même sur l’école. Mettre trois heures de TAP (temps d’activité périscolaire) en fin de semaine est la pire chose à faire pour les rythmes des enfants. On voit bien que la majorité souhaite l’érosion des enfants inscrits au TAP », lâche François Fasquel. « Comment accepter que nous sommes en train de construire les conditions favorables à l’oisiveté des enfants le vendredi après-midi ? ».
 
« Du désordre, on passe à la pagaille »

Et les raisons de leur colère ne s’arrêtent pas là. « Pour la Possession de Demain » a ensuite tenu à s’exprimer sur le protocole de la Mairie en cas de grève. « Dès qu’il y a un mouvement de grève, ils arrêtent tout, il n’y a plus de TAP, plus de garderie, de cantine, de transport », s’indignent-ils. S’ils rappellent être attachés au droit de grève, ils reprochent à la mairie de prendre cette décision en amont, alors même que le personnel n’est pas forcément en grève, comme lors d’un mouvement national répercuté au niveau local. « Qu’il y ait du désordre dans ces cas-là, c’est normal. Mais du désordre, on passe à la pagaille », tacle encore François Fasquel pour qui il suffirait de demander aux animateurs un préavis de 24 heures et « d’ajuster » ensuite.

Enfin, dernier point abordé au cours de cette conférence, la nouvelle tarification de la restauration scolaire imposée par la municipalité. Il s’agit d’un forfait : soit les parents inscrivent leurs enfants et paient pour un repas tous les midis, soit ils ne l’inscrivent tout simplement pas. Si la mesure était présentée comme destinée à lutter contre le gaspillage, pour le collectif, non seulement aucune étude n’a été publiée sur le sujet, mais en plus, il semblerait qu’elle soit totalement inefficace. Et si Vanessa Miranville avait annoncé vouloir faire passer la part de repas bio « de 2 à 20% », ils s’insurgent une nouvelle fois : « toujours rien à part de belles déclarations ». 

Le prochain conseil municipal se tiendra le 22 juin prochain. 

 

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