"Un sujet que des générations de politiques ont essayé d’enfouir". Hors des murs de la mairie, Vanessa Miranville reprend la casquette de la militante écologiste.
Le 26 septembre dernier, en tant que représentante du TCO (suppléante de J. Sinimalé) au sein du Syndicat Mixte de Traitement des Déchets des micro-régions Sud et Ouest (ILEVA), Vanessa Miranville a invité les présidents des 5 intercommunalités de l’île à débattre sur la thématique de la gestion des déchets.
Il est urgent selon elle de coordonner les actions des donneurs d’ordre. "On ne peut plus travailler dans son coin". Entre collectivités régionale, départementale, interco’ et depuis quelques mois syndicats mixtes, la superposition des institutions donne des arguments à ceux qui critiquent le millefeuille administratif français. La jeune élue de la Possession le reconnaît elle-même, elle ne compte plus le nombre d’organismes extérieurs dans lesquels elle doit siéger*, avec parfois des rapports de centaines de pages à lire en quelques jours.
Malgré le caractère déconnecté, en apparence, de la thématique des déchets pour l’élection de décembre, le "rôle d’alerteur" qu’elle revendique s’inscrit bien dans le cadre des Régionales. Elle attend des candidats têtes de liste qu’ils se positionnent sur le sujet. Un vrai enjeu de société, de santé publique même car rappelle-t-elle, malgré leur haut degré de technologie dans leur dernière version, les incinérateurs n’arrivent toujours pas à traiter un résiduel de particules potentiellement dangereuses.
L’incinérateur, la solution facile vendue par les industriels
Vanessa Miranville balise son discours en renouvelant son souhait de voir les solutions d’élimination des déchets croiser la problématique de l’emploi. Une façon d’amorcer son choix personnel. Sans surprise, et même si elle considère que la population se retrouve devant le fait accompli, la solution des déchets incinérés plutôt que revalorisés demeure un choix par défaut pour elle.
Aucune autre solution intermédiaire, plus durable, n’est ainsi venue suppléer la fin prochaine de l’enfouissement à Bel Air Sainte Suzanne et de Pierrefonds.
L’élue s’interroge : "les collectivités ont-elles l’argent pour (le projet d’incinérateur(s)? Faudra-t-il vendre son âme au privé en cas de réponse négative. Quel en sera le coût de fonctionnement ? Et pour combien d’emplois créés ?"
A cette dernière question, Vanessa Miranville répond en reprenant des éléments issus d'exemples métropolitains : à savoir une dizaine d’emplois créés tout au plus pour faire tourner un ogre à déchets. Se défaire de l’élimination ultime passerait au contraire par la création d’une chaîne de métiers – 40 en tout – impliqués dans la revalorisation à taille humaine.
Face à cette projection pessimiste de création d’un ou de deux incinérateurs dans les deux bassins de population (Nord-Est /Sud-Ouest), Vanessa Miranville appuie l’idée d’une valorisation maximale des déchets produits. Tous les acteurs doivent être impliqués : les mairies pour la sensibilisation, les interco pour les collectes, le Département et la Région pour leurs schémas directeurs.
L'orientation de la Région qui inquiète
La maire de La Possession tente également d’alerter la Région sur la décision qu’elle s’apprête à valider. En jeu : le fléchage des 37 millions d’euros de la ligne Feder vers des "unités de valorisation énergétique", autrement dit vers des incinérateurs. Une annonce faite au Syndicat d’importation et du commerce de La Réunion (SICR) dernièrement et qui commence à inquiéter les professionnels.
Une orientation prise dans le cadre du plan régional 2014-2020 qui induirait l’assèchement des sociétés qui se sont greffées sur la valorisation de cette matière secondaire. L’élue s’est entretenue avec Didier Robert récemment à ce sujet. La même consigne de vigilance a été adressée au député européen Younouss Omarjee.
La Réunion en action, le mouvement citoyen de la militante Miranville, déplore que les décisions prises en matière d’élimination des déchets soient encore marquées par le sceau du "classicisme" avec solution clé en main, celle de type "industrielle" : l’incinérateur, regrette son adjoint Jean-Christophe Espérance.
Vanessa Miranville rencontrera une nouvelle fois les présidents d'EPCI dans quelques jours.
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*représentante titulaire du TCO au sein de la commission consultative du Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux / idem au sein de la commission consultative du Plan régional d'élimination des déchets industriels / administrateur du TCO au sein de Cyclea
Le 26 septembre dernier, en tant que représentante du TCO (suppléante de J. Sinimalé) au sein du Syndicat Mixte de Traitement des Déchets des micro-régions Sud et Ouest (ILEVA), Vanessa Miranville a invité les présidents des 5 intercommunalités de l’île à débattre sur la thématique de la gestion des déchets.
Il est urgent selon elle de coordonner les actions des donneurs d’ordre. "On ne peut plus travailler dans son coin". Entre collectivités régionale, départementale, interco’ et depuis quelques mois syndicats mixtes, la superposition des institutions donne des arguments à ceux qui critiquent le millefeuille administratif français. La jeune élue de la Possession le reconnaît elle-même, elle ne compte plus le nombre d’organismes extérieurs dans lesquels elle doit siéger*, avec parfois des rapports de centaines de pages à lire en quelques jours.
Malgré le caractère déconnecté, en apparence, de la thématique des déchets pour l’élection de décembre, le "rôle d’alerteur" qu’elle revendique s’inscrit bien dans le cadre des Régionales. Elle attend des candidats têtes de liste qu’ils se positionnent sur le sujet. Un vrai enjeu de société, de santé publique même car rappelle-t-elle, malgré leur haut degré de technologie dans leur dernière version, les incinérateurs n’arrivent toujours pas à traiter un résiduel de particules potentiellement dangereuses.
L’incinérateur, la solution facile vendue par les industriels
Vanessa Miranville balise son discours en renouvelant son souhait de voir les solutions d’élimination des déchets croiser la problématique de l’emploi. Une façon d’amorcer son choix personnel. Sans surprise, et même si elle considère que la population se retrouve devant le fait accompli, la solution des déchets incinérés plutôt que revalorisés demeure un choix par défaut pour elle.
Aucune autre solution intermédiaire, plus durable, n’est ainsi venue suppléer la fin prochaine de l’enfouissement à Bel Air Sainte Suzanne et de Pierrefonds.
L’élue s’interroge : "les collectivités ont-elles l’argent pour (le projet d’incinérateur(s)? Faudra-t-il vendre son âme au privé en cas de réponse négative. Quel en sera le coût de fonctionnement ? Et pour combien d’emplois créés ?"
A cette dernière question, Vanessa Miranville répond en reprenant des éléments issus d'exemples métropolitains : à savoir une dizaine d’emplois créés tout au plus pour faire tourner un ogre à déchets. Se défaire de l’élimination ultime passerait au contraire par la création d’une chaîne de métiers – 40 en tout – impliqués dans la revalorisation à taille humaine.
Face à cette projection pessimiste de création d’un ou de deux incinérateurs dans les deux bassins de population (Nord-Est /Sud-Ouest), Vanessa Miranville appuie l’idée d’une valorisation maximale des déchets produits. Tous les acteurs doivent être impliqués : les mairies pour la sensibilisation, les interco pour les collectes, le Département et la Région pour leurs schémas directeurs.
L'orientation de la Région qui inquiète
La maire de La Possession tente également d’alerter la Région sur la décision qu’elle s’apprête à valider. En jeu : le fléchage des 37 millions d’euros de la ligne Feder vers des "unités de valorisation énergétique", autrement dit vers des incinérateurs. Une annonce faite au Syndicat d’importation et du commerce de La Réunion (SICR) dernièrement et qui commence à inquiéter les professionnels.
Une orientation prise dans le cadre du plan régional 2014-2020 qui induirait l’assèchement des sociétés qui se sont greffées sur la valorisation de cette matière secondaire. L’élue s’est entretenue avec Didier Robert récemment à ce sujet. La même consigne de vigilance a été adressée au député européen Younouss Omarjee.
La Réunion en action, le mouvement citoyen de la militante Miranville, déplore que les décisions prises en matière d’élimination des déchets soient encore marquées par le sceau du "classicisme" avec solution clé en main, celle de type "industrielle" : l’incinérateur, regrette son adjoint Jean-Christophe Espérance.
Vanessa Miranville rencontrera une nouvelle fois les présidents d'EPCI dans quelques jours.
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*représentante titulaire du TCO au sein de la commission consultative du Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux / idem au sein de la commission consultative du Plan régional d'élimination des déchets industriels / administrateur du TCO au sein de Cyclea