[Pas de miracle, le préfet saisit la CRC sur les comptes de la commune]urlblank:https://www.zinfos974.com/St-Benoit-Pas-de-miracle-le-prefet-saisit-la-CRC-sur-les-comptes-de-la-commune_a158562.html
Parmi les principales recommandations de la Chambre régionale des comptes suite à la saisine du préfet: l’inscription de la totalité des dettes de la commune à l’égard de la CGSS (soit 12 millions d’euros), 500 000 euros d’économies supplémentaires à faire dans les trois prochains mois sur les charges du personnel ou encore le maintien d’un montant d’emprunt à hauteur de 4 millions d’euros en section d’investissement.
Un échange a déjà eu lieu avant ce conseil municipal entre Patrice Selly et les magistrats de la Chambre, où l’édile s’est engagé à suivre une bonne partie des recommandations émises, « mais pas l’ensemble des mesures ». « Ce trou dans les caisses n’a pas été creusé ces trois derniers mois, il est le fruit d’un déficit catastrophique que j’avais déjà dénoncé lorsque j’étais dans l’opposition », a rappelé Patrice Selly. Pour lui, la Chambre régionale des comptes attend de sa commune qu’elle dessine une trajectoire vers un redressement « sur une échéance d’au moins quatre ans ».
« Il n’y aura pas de règlement d’office du budget par le préfet »
Le maire de Saint-Benoit compte s’appuyer sur deux leviers pour redresser sa commune. Le premier, la cession d’un certain nombre de fonciers communaux. Lors de ce conseil, les élus ont approuvé à la majorité le principe de cession du terrain du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA, autour des 2 millions d’euros), celui de la Mission locale de l’Est (800 000 euros) ou encore celui du Pôle social (2,8 millions d’euros). « Le deuxième levier à activer est celui des économies à réaliser, notamment sur les charges du personnel qui grèvent de manière considérable le budget de fonctionnement », poursuit Patrice Selly, qui souhaite par ailleurs « négocier un échéancier le plus long possible avec la CGSS ».
Le plan de redressement qui sera adressé dans les prochains jours au préfet Jacques Billant comportera notamment un plan pluriannuel d’investissement revu à la baisse, la mise en place d’un plan prévisionnel de fonctionnement pour les cinq prochaines années, la réduction de la masse salariale avec le non-renouvellement d’un certain nombre de CDD (une quarantaine déjà en cours), la suppression des heures supplémentaires et d’astreintes non-effectuées, sans oublier la mise en place d’un plan de départs volontaires à la retraite. Sur ce dernier point, une vingtaine ont déjà été confirmés pour 2021.
« C’est à l’analyse de ce plan de redressement que le préfet décidera de valider ou pas le budget qui a été voté aujourd’hui », explique Patrice Selly, qui assure « qu’il n’y aura pas de règlement d’office du budget par le préfet ». Il ajoute: « Le préfet ne s’attend pas à ce qu’on vote aujourd’hui un budget équilibré, c’est impossible. Ce qu’attendent de nous le préfet ainsi que les magistrats de la CRC c’est que nous soyons capables de leur présenter un plan de redressement ».
« Une stratégie pour vous exonérer »
La lecture des recommandations de la CRC faite par la majorité municipale n’a pas du tout convaincu l’opposition. Cette dernière reproche notamment à Patrice Selly et son équipe de ne pas avoir été « à la hauteur » après le vote d’un second budget en déséquilibre [après celui du 31 juillet dernier]urlblank:https://www.zinfos974.com/Le-budget-vote-en-desequilibre-pour-la-premiere-fois-Le-spectre-de-la-tutelle-plane-sur-St-Benoit_a158096.html .
« Quand on sait qu’on hérite de cette situation, on ne promet pas la piscine et la cantine gratuite ou la titularisation des agents communaux. Il faut que la population comprenne qu’elle a été flouée », dénonce Patrick Dalleau. « Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que vous avez mis en place une stratégie pour vous exonérer. Les gens de Saint-Benoit n’ont pas à voter un budget pour la CRC », peste-t-il encore.
Très critique également envers Patrice Selly, Sabrina Ramin estime même que ce dernier « a échoué » dans sa recherche d’une solution adaptée pour le rééquilibrage des comptes de la collectivité. « Ce qui m’inquiète aujourd’hui c’est que la population va en pâtir. Il (NDLR: le maire) tire à boulets rouges sur le personnel communal et pousse à la porte les anciens employés communaux », craint la conseillère de l’opposition.