Afin de mieux appréhender les conditions de vie en prison des détenus réunionnais, Huguette Bello était ce matin en visite du côté du centre pénitentiaire de Domenjod. L’occasion pour la parlementaire de dresser une nouvelle fois un état des lieux du système carcéral local, avant de remettre son rapport le 8 novembre prochain à la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet.
Huguette Bello, comme plusieurs membres de cette commission, de tous bords politiques, a décidé d’exercer ce lundi 6 novembre ce droit accordé à tous les parlementaires de se rendre dans les prisons. Plusieurs dizaines de centres pénitentiaires et de maisons d’arrêt sont concernés à travers la France.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte particulier, où la dureté de la vie carcérale, la promiscuité ou encore la misère sont pointées du doigt dans les prisons françaises, souvent surpeuplées et vétustes. De leur côté, les agents de l’administration pénitentiaire dénoncent depuis plusieurs années des conditions de travail particulièrement difficiles.
« Il y a un sous-encadrement chronique dans les prisons de La Réunion », déplore Huguette Bello, et notamment à la maison d’arrêt de Saint-Pierre, qu’elle n’hésite pas à qualifier de « honte pour la République », avec une surpopulation carcérale de « 122% ». « Il faudrait qu’il y ait à Saint-Pierre un quartier de femmes et un quartier des mineurs. Cela n’existe pas. À la place, vous avez des dortoirs à 15 ou à 16 personnes », déplore-t-elle.
Par ailleurs, la députée estime que la façon de traiter la question du suicide en prison « n’est pas assez prise en compte » par les autorités.