En politique, gérer c’est prévoir. Mais sur ce coup-là, c’est une certitude ni Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, ni Gilbert Annette, membre incontournable de la majorité composite, n’a pensé à un tel retour de bâton. Jamais ils n’ont imaginé que la décision de vendre le V.V.F votée la semaine dernière en assemblée plénière susciterait autant d’émotions et de réprobation.
Sie vote a d’abord déclenché une simple contestation, aujourd’hui c’est le tollé général. La Réunion semble aujourd’hui vent debout contre la disparition d’une structure de vacances qui fait partie de son patrimoine depuis 32 ans.
La presse s’était émue la première, de la cession de plusieurs biens immobiliers du patrimoine dormant, la semaine dernière. “Nous voulons valoriser ce patrimoine”, avait dit Nassimah Dindar. La valorisation de l’ensemble des immobiliers devrait rapporter 90 à 120 millions d’€ au Département.
Si les maires et conseillers généraux Daniel Gonthier (Bras-Panon), Stéphane Fouassin (Salazie) et Jean-Claude Lacouture (Etang-Salé) n’ont pas voté cette délibération, Cyrille Melchior, conseiller général de Saint-Paul, absent le jour du vote, joint aujourd’hui sa voix à la contestation.
Chiffres à l’appui l’ancien premier vice-président de Nassimah Dindar au Conseil général, “ne comprend pas que l’on veuille priver les familles réunionnaises, surtout les plus modestes, d’un tel outil”.
“Le Conseil général dit que la structure ne rapporte rien et grève son budget, je me suis renseigné. Il faut savoir que le V.V.F. emploie aujourd’hui 35 personnes et fait vivre 35 familles”.
Et en ce qui concerne le volet social du V.V.F., “il est plus important que le Département veut bien le dire. Si c’est vrai que 30 % des familles modestes fréquentent la structure de vacances, il y a aussi 37 % de ménages à revenus moyens, les personnes âgées qui séjournent avec leurs associations, et il y a les comités d’entreprise”, ajoute Cyrille Melchior.
“Et je ne crois que les 23 % de clients des Tours opérator soient des gens aisés”, martèle le conseiller général.
Georgette Trabouillet, responsable et membre de plusieurs associations à Saint-Paul, tient à corroborer ces propos. “Certaines de ces personnes n’ont pas les moyens de payer un billet d’avion et un séjour pour leurs familles à Maurice. Le V.V.F. est la seule solution pour qu’elles passent des vacances les pieds dans l’eau”.
Ce clin d’œil est à destination de Gilbert Annette qui avait lâché lors de l’assemblée plénière, la semaine dernière: “Les Réunionnais n’ont pas besoin de vacances les pieds dans la mer”.
Ces propos ne cessent de faire réagir. Elle apporte de l’énergie à la contestation. Ce matin, il y a eu une première mobilisation devant le Village Corail. Cet après-midi, Cyrille Melchior a adressé un courrier à Nassimah Dindar pour qu’elle revienne sur sa décision. Huguette Bello a prévu elle, de rencontrer la présidente du Département.
Un collectif d’associations saint-pauloises contre la vente du V.V.F., se met en place. Ses adhérents se donnent rendez-vous dimanche au pique-nique que va initier un autre collectif contre la cession de la structure, celui mené par Jean-Claude Bénard.
C’est ce soir que ses membres se retrouvent pour peaufiner l’un des plus grands pique-niques de l’année, qui aura lieu sur la plage jouxtant le V.V.F.… L’un des slogans de la journée sera “V.V.F : Vacances volées aux Familles”