A Bois d’Olives, Maurice* cultive sur l’exploitation familiale de 23 hectares de la canne et du foin. L’agriculteur de 60 ans, pourtant engagé dans une démarche ISO 14001 de réduction des risques environnementaux liés à son activité, a utilisé du glyphosate pour désherber un radier traversant ses parcelles.
Le 5 février 2020, des agents de la Brigade Nature Océan Indien (BNOI) constatent un jaunissement de la végétation alors qu’il s’agit d’un lieu d’écoulement des eaux pluviales. L’application d’herbicides est pourtant interdite sur une zone de 5 mètres minimum de tout élément du réseau hydrographique d’autant qu’à proximité des parcelles de Maurice se trouve le captage des eaux de la Vallée.
"Je me défausse aucunement. Ce radier coule rarement mais je dois bien nettoyer régulièrement par prévention et faciliter l’écoulement", avance Maurice, ému aux larmes de devoir s’expliquer pour la première fois devant un tribunal. L’agriculteur, ancien ingénieur, a pourtant obtenu le Certiphyto, un document nécessaire à tout professionnel agricole pour l’achat de produits phytopharmaceutiques. Des produits plus faciles à utiliser dans un contexte où la main-d’oeuvre est de plus en plus difficile à trouver, précise Maurice.
Autorisé uniquement pour les agriculteurs jusqu’en 2022
Jean*, planteur également de canne sur 25 hectares à Saint-Philippe a été quant à lui contrôlé le 18 juin par la BNOI qui a suspecté une utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques en bordure de ces parcelles, dans le caniveau. Ont également été retrouvés dans ses champs de nombreux emballages d’herbicides et des pneus.
"Le glyphosate n’est pas plus dangereux que les autres herbicides, c’est l’association des produits qui l’est", veut convaincre Maurice. Pour l’agriculteur, si notre département se trouve dans le top 3 des territoires à utiliser le plus de glyphosate en France, c’est en raison de "la profusion de la végétation dû au climat". Maurice tient également à rappeler que le glyphosate est certes controversé mais pas interdit.
En effet, la promesse faite en 2017 du président Emmanuel Macron de sortir du glyphosate en France "au plus tard" dans trois ans n’a pas été tenue. Cette molécule utilisée dans les herbicides Monsanto reste autorisée uniquement pour les agriculteurs jusqu’en 2022, au moins. En Europe, seul le Luxembourg l’a interdite depuis le 1er janvier 2021. En cause : des risques de développer certains cancers mais également des risques environnementaux.
"Il faut prendre conscience qu’il faut changer de pratiques"
Si le tribunal correctionnel n’était pas, ce jeudi, le lieu approprié à un débat sur l’interdiction du glyphosate, rappelle la substitute du procureure, il ne faut pas oublier la biodiversité exceptionnelle de l’île à protéger pour les générations futures. L’enjeu est également la santé des agriculteurs eux-mêmes. "Il faut prendre conscience qu’il faut changer de pratiques".
Les deux planteurs qui se sont engagés à la barre à ne plus utiliser de produits phytopharmaceutiques hors cadre réglementaire ont finalement été condamnés à 1.000 euros d’amende. Pour lui permettre de disposer des aides européennes de la PAC (Politique agricole commune), le tribunal a fait droit à la demande de Maurice d’exclusion de sa condamnation à son casier judiciaire.
*Prénoms d'emprunt
Le 5 février 2020, des agents de la Brigade Nature Océan Indien (BNOI) constatent un jaunissement de la végétation alors qu’il s’agit d’un lieu d’écoulement des eaux pluviales. L’application d’herbicides est pourtant interdite sur une zone de 5 mètres minimum de tout élément du réseau hydrographique d’autant qu’à proximité des parcelles de Maurice se trouve le captage des eaux de la Vallée.
"Je me défausse aucunement. Ce radier coule rarement mais je dois bien nettoyer régulièrement par prévention et faciliter l’écoulement", avance Maurice, ému aux larmes de devoir s’expliquer pour la première fois devant un tribunal. L’agriculteur, ancien ingénieur, a pourtant obtenu le Certiphyto, un document nécessaire à tout professionnel agricole pour l’achat de produits phytopharmaceutiques. Des produits plus faciles à utiliser dans un contexte où la main-d’oeuvre est de plus en plus difficile à trouver, précise Maurice.
Autorisé uniquement pour les agriculteurs jusqu’en 2022
Jean*, planteur également de canne sur 25 hectares à Saint-Philippe a été quant à lui contrôlé le 18 juin par la BNOI qui a suspecté une utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques en bordure de ces parcelles, dans le caniveau. Ont également été retrouvés dans ses champs de nombreux emballages d’herbicides et des pneus.
"Le glyphosate n’est pas plus dangereux que les autres herbicides, c’est l’association des produits qui l’est", veut convaincre Maurice. Pour l’agriculteur, si notre département se trouve dans le top 3 des territoires à utiliser le plus de glyphosate en France, c’est en raison de "la profusion de la végétation dû au climat". Maurice tient également à rappeler que le glyphosate est certes controversé mais pas interdit.
En effet, la promesse faite en 2017 du président Emmanuel Macron de sortir du glyphosate en France "au plus tard" dans trois ans n’a pas été tenue. Cette molécule utilisée dans les herbicides Monsanto reste autorisée uniquement pour les agriculteurs jusqu’en 2022, au moins. En Europe, seul le Luxembourg l’a interdite depuis le 1er janvier 2021. En cause : des risques de développer certains cancers mais également des risques environnementaux.
"Il faut prendre conscience qu’il faut changer de pratiques"
Si le tribunal correctionnel n’était pas, ce jeudi, le lieu approprié à un débat sur l’interdiction du glyphosate, rappelle la substitute du procureure, il ne faut pas oublier la biodiversité exceptionnelle de l’île à protéger pour les générations futures. L’enjeu est également la santé des agriculteurs eux-mêmes. "Il faut prendre conscience qu’il faut changer de pratiques".
Les deux planteurs qui se sont engagés à la barre à ne plus utiliser de produits phytopharmaceutiques hors cadre réglementaire ont finalement été condamnés à 1.000 euros d’amende. Pour lui permettre de disposer des aides européennes de la PAC (Politique agricole commune), le tribunal a fait droit à la demande de Maurice d’exclusion de sa condamnation à son casier judiciaire.
*Prénoms d'emprunt