Jean-Marie Potin, le représentant syndical CFTC, est sorti hier après-midi de la réunion avec la direction plus tôt que prévu… « C’est simple, ce plan de sauvegarde est vide« . Ambiance houleuse dans la salle, la situation devient très difficile.
Il faut dire que ce sont là 72 postes qui sont en ligne de mire d’un plan de licenciement annoncé lundi dernier par la direction de la Sucrière de la Réunion.
« Depuis trois ans la société perd de l’argent. Chaque année on demande en tant que représentants syndicaux, de se mettre autour d’une table et de faire une gestion prévisionnelle des emplois. La direction nous répond que ce n’est pas la peine, que les subventions ont été obtenues, que la situation n’est pas catastrophique…« , s’indigne le secrétaire général de la CFTC.
Fin d’année 2008, idem, c’est un contexte difficile mais rien à signaler. Au mois de février, un vaste plan de licenciement est présenté aux salariés.
La sucrière de la Réunion a donc annoncé devoir procéder dès cette année à une vague de licenciement, plus précisément 72 postes dont 28 recréations de poste. « Qui dit recréation dit souvent réadaptation, conditions salariales différentes…« , redoute Jean-Marie Potin.
Pour les autres, difficile d’imaginer la plupart de ces usiniers, pour certains en poste depuis des années, se réinsérer professionnellement, souvent sans diplômes en poche. « Il faut se mettre dans le contexte d’il y a 20 ans. Ils ont été formés sur le tas, certains sont saisonniers depuis plus de quinze ans et on leur dit désormais que la campagne sucrière sera gérée par un sous-traitant« , rappelle le représentant CFTC.
En cause, la volonté de la direction de retrouver un équilibre économique équivalent à il y a environ deux ans. Pour cela, c’est un déficit de près de cinq millions d’euros qu’il va falloir combler.
Après plusieurs rassemblements la semaine dernière entre une centaine de salariés et l’intersyndicale, tous ont opté pour une forte mobilisation, et même, un blocage de la campagne sucrière si la situation ne s’améliorait pas. Une certitude, les employés, notamment ceux du Gol qui sont les plus fortement touchés, seront présents à la mobilisation du 5 mars pour signifier leur mécontentement.
« Il ne me reste plus qu’à leur annoncer ce matin à mon arrivée au travail les propositions insatisfaisantes de la direction qui nous propose un plan de sauvegarde qui ne tient pas la route« , conclut Jean-Marie Potin.