Tirer profit de son mandat d’élu pour faire une place pour tel ou tel de ses proches n’est pas une conduite exceptionnelle dans ce département. Mais dans une île où les questions de l’emploi sont si vives, ces pratiques sont particulièrement choquantes.
Comment ne pas voir les effets dévastateurs de telles pratiques sur la chose publique? Et comme nous sortons tout juste des cantonales, où il a beaucoup été question du taux record d’abstention, comment ne pas voir là les effets d’un certain nombre de ces pratiques qui, cumulées, finissent par amener une partie de l’électorat à se détourner de son devoir de citoyens, convaincu qu’il est que l’élu est là d’abord pour se servir et servir les siens.
Cette pratique qui jusque là semblait ne concerner que le milieu politique semble aujourd’hui toucher également l’université. C’est ainsi que son jeune et très controversé vice-président Fréderic Miranville a imposé le recrutement de sa belle-sœur comme administrative sur le site du Tampon. Soucieux de bien faire, il a même veillé dans les détails aux modalités de recrutement et l’a ensuite affectée à son propre service.
Qui dit mieux? Tous ceux et toutes celles qui galèrent pour avoir un petit boulot et qui ont bien plus qu’un bac + 2, le niveau d’études de la dame en question, sont en droit de râler…
Mais ces personnes n’apprennent rien au vice-président de l’université, lui dont la délégation est précisément l’insertion professionnelle! Et quoi de mieux qu’une insertion professionnelle qui démarre par celle de ses proches?
Mais imposer le recrutement de sa belle-sœur alors que dans le même temps on explique, sur un ton hautain, aux contractuels de l’université, qui ont parfois plus de dix ans de services et plus de titres que madame la belle-soeur, que l’université est confrontée à de gros problèmes de trésorerie et qu’elle n’a plus les moyens de garder plusieurs dizaines d’entre-eux, cela ne passe pas!
Mais comme Monsieur Miranville estun proche parmi les proches du président, ce recrutement est par contre passé comme une lettre à la poste.
Reste que le prochain Conseil d’administration, où siège Mr Miranville et qui devra statuer sur le licenciement d’un certain nombre de contractuels, risque d’être assez houleux !
La gestion de l’université ressemble de plus en plus à celles de certaines de nos communes… Ce qui est loin d’être un compliment !