C’est tard hier soir que les étudiants des masters de SVT (Science de la Vie et de la Terre) et STI (Science et Technologie Industrielles), les deux filières les plus en danger, ont obtenu le résultat des votes du conseil d’administration de l’Université de la Réunion. Sans détour, ces deux masters vont disparaitre dès la rentrée universitaire prochaine.
« J’ai appelé la plupart des étudiants qui étaient rentrés chez eux, et bien sûr, beaucoup étaient déboussolés, abasourdis« , explique Thomas Hoarau, le représentant des étudiants, qui tente toutefois d’apporter une touche positive à ces résultats : « Je veux quand même signaler que ce vote, qui s’est déroulé à bulletin secret, montre que les avis étaient très mitigés. Le master SVT disparaît pour 15 voix contre 12 voix qui s’étaient prononcées pour l’ouverture et une abstention. Du côté du master STI, cela s’est joué à une seule voix« .
Désormais, il va falloir penser à son avenir et opter pour les quelques solutions qui s’offrent à ces étudiants : changer complètement de voie et accepter de perdre plusieurs années de formation ou se réorienter vers le master recherche (qui n’a pas vocation à former des futurs enseignants) en repartant en 1ère année.
Un changement « brutal et incohérent »
Dernière option, partir en métropole. Mais voilà, à deux mois des concours, pour être accepté dans les universités métropolitaines ces étudiants vont devoir se préparer à l’examen et à leur départ. Le président de l’université, Mohamed Rochdi, aurait proposé de soutenir ces étudiants dans leurs démarches administratives. Les étudiants attendent de voir…
Quoi qu’il en soit, une certaine amertume est présente. Pour les étudiants, ce changement est trop brutal et très incohérent : « Des masters s’ouvrent avec moins de personnes, d’autres ne sont pas mis en danger alors qu’ils ont obtenu des mauvais résultats », s’exclamait une étudiante, hier.
Et de regretter que les futurs enseignants de la Réunion, formés en master de l’enseignement SVT en métropole, ne seront pas aussi sensibilisés à la biodiversité locale qu’ils ne l’étaient jusqu’ici…