On se souvient qu’à la surprise générale, la rectrice de La Réunion, Chantal Manès-Bonnisseau, avait nommé 19 avril dernier Jean-Michel Jauze comme président par intérim de l’université, en remplacement de Frédéric Miranville dont l’élection avait été invalidée par le tribunal administratif.
C’est peu dire que cette nomination avait surpris. Jean-Michel Jauze figurait en effet en 3ème position sur la liste de Frédéric Miranville ! Ce qui avait amené les syndicats à écrire dans un courrier que c’est comme si on nommait Neymar pour arbitrer un match PSG-OM.
De notre côté, nous avions écrit un article au titre évocateur : « [I donne pas le chien pou veille saucisses]urlblank:https://www.zinfos974.com/Universite-I-donne-pas-le-chien-pou-veille-saucisses_a168361.html « …
Ce qui n’était jusqu’à maintenant qu’une protestation prend depuis hier un tour judiciaire.
La communauté universitaire a en effet reçu hier, un mail adressé par les syndicats indiquant qu’une plainte était déposée contre Jean-Michel Jauze, l’administrateur provisoire, qui se serait placé dans une situation de prise illégale d’intérêt en acceptant d’occuper provisoirement le siège du président de l’université.
En effet, comme nous l’avons dit, Jean-Michel Jauze était candidat et élu au conseil d’administration sur la liste de Frédéric Miranville. A partir du mois de janvier et jusqu’au mois d’avril 2021 il a même occupé les fonctions de vice-président des affaires générales, fonction qui donne lieu à une prime.
Si Frédéric Miranville était à nouveau élu, retrouverait-il cette fonction rémunératrice?….
Quoi qu’il en soit, même s’il ne retrouvait pas son poste, la prise illégale d’intérêt est déjà constituée. Il a en effet activement participé à l’accélération du processus électoral dans le but de permettre la tenue des élections avant le renouvellement de la Région et du Département, de façon à avantager Frédéric Miranville, sur la liste duquel il figurait. CQFD…
N’étant pas lui-même juriste (il est doyen de la fac de Lettres), il aurait dû demander conseil à un avocat avant d’accepter ce cadeau empoisonné car rappelons que « le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ou par une personne investie d’un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500.000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction« .
Et mon petit doigt me dit que d’autres plaintes au pénal pourraient arriver prochainement..