Comme à chaque rentrée, l’Unef Réunion, le principal syndicat étudiant de l’île, dévoile le coût de la vie des étudiants, revient sur les difficultés qu’ils rencontrent et revendique de meilleures conditions. La dernière rentrée du mandat de François Hollande est également l’occasion de revenir sur les promesses du gouvernement, notamment que « les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012 ».
Pour le syndicat, les jeunes « ne vivent pas beaucoup mieux en 2016 qu’en 2012 ». Depuis l’année dernière, le coût de la vie pour un étudiant français a augmenté de 1,23% ; depuis 2012, la hausse est de 9,7%. À l’échelle de La Réunion, les boursiers représentent 56% des étudiants (contre 28% en métropole) et voient le coût de leur rentrée augmenter de 2 à 7 euros, qu’ils soient au sein du foyer familial (272,90 euros), logeant en résidence universitaire (535,50 euros) ou en logement privé (2340,90 euros). Pour les non-boursiers, l’augmentation est la même avec 670,90 euros en logement familial, 932,60 euros en logement universitaire et 2737,90 euros en privé.
Les non-boursiers en galère
« Les non-boursiers, qui représentent 44% des étudiants, sont exclus de toutes les mesures d’aides sociales, dénonce Helno Eyriey, président d’Unef Réunion, ce qui les contraint à être dépendants des familles qui rencontrent elles-mêmes de nombreuses difficultés ».
Si le gel des frais d’inscription et autres frais obligatoires (la sécurité sociale, le ticket repas, la médecine préventive) est une bonne chose pour les non-boursiers selon le syndicat, ce n’est pas suffisant face à un indice des prix de consommation qui a augmenté de 1%. « On réitère donc notre demande de l’aide à l’autonomie à La Réunion, rappelle le président. En effet, ces aides ne tiennent pas compte des revenus des parents, leur permettant ainsi selon l’Unef d’être « libres de faire leurs choix et emprunter le parcours qu’ils souhaitent, sans être obligés de suivre leurs parents ». En métropole, 6000 aides ont pour le moment été versées.
Une amélioration est néanmoins à noter concernant la période de fin d’études et d’entrée dans la vie active : l’ARPE (Aide à la recherche du premier emploi) a été introduite cette année pour les diplômés non-boursiers en 2016, les diplômés du CAP, CAP agricole, baccalauréat professionnel, baccalauréat technologique, brevet des métiers d’art, brevet professionnel ou professionnel agricole et du brevet de technicien. Pour ces diplômés, elle est de 200 euros par mois pendant quatre mois. Les boursiers quant à eux gardent le montant de leur bourse.
Où sont les 500 logements étudiants promis?
Autre demande: que la construction des 500 logements promis en 2012 dans le plan « 40.000 logements » et prévus en 2018, soient mis en construction. « On nous dit qu’il n’y a pas de foncier et lorsqu’il y a du foncier, il y a d’autres soucis, explique Helno Eyriey, que ce soit au niveau de la Région ou des mairies, on ne remarque aucune évolution notable ». Sont prévus 200 logements à Saint-Denis, 100 au Tampon et 200 à Saint-Pierre.
Pour l’instant, la capacité d’accueil en logement public pour les 18.000 étudiants de l’île est de 5,8%. Le syndicat rappelle que le rapport parlementaire du député Anciaux exige un taux de 10%.
L’Unef Réunion demande également un complément de bourse avec une revalorisation des bourses de 100 euros « pour faire face à la vie chère dans le département ».