Au lendemain de Noël, ils ont reçu un "cadeau empoisonné". Une trentaine de petits transporteurs de béton travaillant avec Holcim se sont vu notifier par courrier la fin de leur contrat, en même temps que la proposition de répondre à un appel d’offres.
Alors que des discussions étaient en cours depuis plusieurs mois, ils ont donné ce mardi une conférence de presse à Saint-Paul pour contester la "brutalité" de la méthode. Une riposte judiciaire est envisagée, notamment par voie de référé, pour faire suspendre les effets de cette résiliation. "Déjà, humainement, c’est contestable. Mais la résiliation est aussi probablement abusive", commente leur avocat, maître Iqbal Akhoun, pour qui les six mois de préavis sont dérisoires rapportés au nombre d'années passées à travailler pour l'entreprise - plus de 30 ans pour certains. Cela "procède d’une espèce de domination économique qui est répréhensible", estime le conseil.
Par ailleurs, les "contrôles tatillons" et les contraintes (GPS installés à bord, contrôles des camions) auxquels ces transporteurs indépendants sont soumis relèvent selon leur avocat d'une véritable ingérence, laquelle pourrait constituer un lien de subordination. Ce qui serait susceptible de faire requalifier le contrat en contrat de travail.
L'appel d'offres, "un leurre"
Si la situation semble critique pour les transporteurs impactés, c’est en grande partie en raison du contrat d’exclusivité signé avec Holcim. Si le contrat s’arrête, c’est toute leur activité qui se retrouve au point mort. Et derrière, c'est "une centaine de pères de famille", employés par ces transporteurs, qui sont mis en difficulté, indiquent ceux qui redoutent aussi la remise en cause du protocole de 2015 et de la rémunération minimum garantie.
Joint au courrier de résiliation, l'appel d'offres leur est présenté comme la solution pour "aller de l'avant dans le cadre d'une structure plus pérenne". Mais pour Roger Narayaynin Ramaye, porte-parole des transporteurs réunis en collectif, il s'agit là d'un "leurre". Car le délai court pour y répondre et les conditions, comme celle d’avoir un camion de moins de 12 ans, ne leur permettraient pas d’y répondre. "En réalité, ils veulent pouvoir choisir avec qui ils travaillent. Et peut-être nous remplacer par des gros", avancent certains, inquiets d'un possible "favoritisme". "Les économies se font au détriment des petits transporteurs", commente Salim Motara, directeur de cabinet à la CCIR.
Contactée, Holcim explique cette résiliation par la restructuration de l'entreprise (qui a par ailleurs engendré le licenciement d'un tiers des effectifs) et souligne que les transporteurs avaient été informés individuellement avant l'envoi du courrier. "Ils seront prioritaires en cas de réponse à l'appel d'offres", assure le directeur général, Xavier Legrand, qui garantit le respect du protocole d'accord de 2015 et du minimum garanti. "On souhaite les accompagner", affirme encore celui pour qui "six mois de préavis, ce n'est pas une rupture brutale".
Alors que des discussions étaient en cours depuis plusieurs mois, ils ont donné ce mardi une conférence de presse à Saint-Paul pour contester la "brutalité" de la méthode. Une riposte judiciaire est envisagée, notamment par voie de référé, pour faire suspendre les effets de cette résiliation. "Déjà, humainement, c’est contestable. Mais la résiliation est aussi probablement abusive", commente leur avocat, maître Iqbal Akhoun, pour qui les six mois de préavis sont dérisoires rapportés au nombre d'années passées à travailler pour l'entreprise - plus de 30 ans pour certains. Cela "procède d’une espèce de domination économique qui est répréhensible", estime le conseil.
Par ailleurs, les "contrôles tatillons" et les contraintes (GPS installés à bord, contrôles des camions) auxquels ces transporteurs indépendants sont soumis relèvent selon leur avocat d'une véritable ingérence, laquelle pourrait constituer un lien de subordination. Ce qui serait susceptible de faire requalifier le contrat en contrat de travail.
L'appel d'offres, "un leurre"
Si la situation semble critique pour les transporteurs impactés, c’est en grande partie en raison du contrat d’exclusivité signé avec Holcim. Si le contrat s’arrête, c’est toute leur activité qui se retrouve au point mort. Et derrière, c'est "une centaine de pères de famille", employés par ces transporteurs, qui sont mis en difficulté, indiquent ceux qui redoutent aussi la remise en cause du protocole de 2015 et de la rémunération minimum garantie.
Joint au courrier de résiliation, l'appel d'offres leur est présenté comme la solution pour "aller de l'avant dans le cadre d'une structure plus pérenne". Mais pour Roger Narayaynin Ramaye, porte-parole des transporteurs réunis en collectif, il s'agit là d'un "leurre". Car le délai court pour y répondre et les conditions, comme celle d’avoir un camion de moins de 12 ans, ne leur permettraient pas d’y répondre. "En réalité, ils veulent pouvoir choisir avec qui ils travaillent. Et peut-être nous remplacer par des gros", avancent certains, inquiets d'un possible "favoritisme". "Les économies se font au détriment des petits transporteurs", commente Salim Motara, directeur de cabinet à la CCIR.
Contactée, Holcim explique cette résiliation par la restructuration de l'entreprise (qui a par ailleurs engendré le licenciement d'un tiers des effectifs) et souligne que les transporteurs avaient été informés individuellement avant l'envoi du courrier. "Ils seront prioritaires en cas de réponse à l'appel d'offres", assure le directeur général, Xavier Legrand, qui garantit le respect du protocole d'accord de 2015 et du minimum garanti. "On souhaite les accompagner", affirme encore celui pour qui "six mois de préavis, ce n'est pas une rupture brutale".