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Une thèse pour comprendre l’invasion de l’ajonc d’Europe à La Réunion

L'ajonc d'Europe est devenue l'ennemi numéro 1 du massif du Maïdo et dans une moindre mesure du volcan. Appréciée des pique-niqueurs du fait de sa belle couronne épineuse jaune, l'espèce florale est une peste redoutable dont l'implantation est irréversible, au grand dam des espèces indigènes et endémiques de La Réunion qu'elle empêche de pousser. Doctorante en biologie/sociologie à l'Université de Rennes et à l'agro-campus de Rennes, Nathalie Udo étudie la plante depuis deux ans. A moitié parcours de sa thèse, elle nous livre les aspects méconnus de l'ajonc d'Europe.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 08 mai 2014 à 08H20

Zinfos : Quel est l’intitulé de vos travaux de thèse ?

Nathalie Udo : « Quels sont les facteurs naturels et humains qui conduisent au statut invasif de l’ajonc d’Europe à la Réunion ? » C’est une thèse interdisciplinaire qui se consacre essentiellement sur l’aspect de la germination de cette plante.

Comment a-t-elle pu arriver à La Réunion ?
L’ajonc serait arrivée à La Réunion entre 1820 et 1825 au jardin de naturalisation de Saint-Denis qui était à ce moment-là dirigé par Nicolas Bréon, botaniste et conservateur.

Une introduction pour un usage ornemental ?
Il a été introduit pour un usage économique – c’est mon hypothèse en tout cas – lié à l’agriculture. Il n’est pas annoncé à l’époque comme une plante ornementale ou médicinale mais bien économique.

Mais dans quel domaine ?
Il faut savoir qu’en Bretagne, il était utilisé en auxiliaire agricole de fourrage pour les bovins. Il était utilisé aussi comme clôture, comme combustible, comme litière  ou comme plante tinctoriale (préparation de teintures). Il est appelé la luzerne des pauvres en Bretagne au 19e et début du 20e siècle. Aujourd’hui, il n’est plus du tout utilisé.

 

S’il n’est plus utilisé, pose-t-il un problème invasif comme ici ?
En Bretagne, il n’est pas considéré comme une espèce exotique envahissante mais plus comme une espèce indigène patrimoniale. C’est une plante emblématique et symbole de la Bretagne, de la terre.

Son broyage en fourrage pourrait-il être reproduit ici ?
C’est difficile car quand il y a une valorisation économique d’une espèce exotique envahissante comme le goyavier ici ou l’eucalyptus en Nouvelle-Calédonie, ça amène souvent à des conflits d’intérêts, donc ce n’est pas forcément une solution. Et même si ça peut permettre une gestion partielle de l’espèce, ça peut aussi favoriser s dispersion.

Où retrouve-t-on cette plante ?
Dans le monde, elle a été introduite sur tous les continents. Elle est présente dans plusieurs pays : la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Tasmanie, le Japon, le Sri Lanka, l’Inde, l’Equateur, la Bolivie, le Brésil, l’Argentine, le Chili, toute l’Europe atlantique allant de l’Espagne, au Portugal en passant par les Canaries ou les Açores.

 

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